Perspectives 2025-2032 Défi de l’Europe et rôle de la France
Alors qu’advient le renouveau de l’équinoxe de printemps 2025, et que Neptune passe le cap du premier degré Bélier, je reprends l’écriture pour faire le point sur la géopolitique mondiale au regard des cycles astrologiques et ainsi actualiser deux de mes derniers ouvrages : La Destinée de la France, Essai sur une Astrologie des civilisations (2013) et Astrologie Science de la Conscience : les grands cycles de civilisation (2022). Je fais suite également à trois articles précédents : La France et l’Europe en 2014, De l’effondrement de l’URSS à la guerre en Ukraine, quelle période vivons-nous ? et Un conflit centenaire au sein des grands cycles de civilisation.
J’ai montré à quel point les grands cycles astrologiques « collent » avec les périodes communément repérées par les historiens et pouvaient de ce fait nous aider à nous situer et à faire le point dans le présent et, sinon à prévoir l’avenir, à mieux comprendre ce qui était en train de se jouer et vers quelles perspectives et étapes prochaines cela pouvait nous conduire.
Les cycles historiques repérés par une géopolitologue. Leur correspondance avec les cycles astrologiques
Dans un remarquable entretien sur la chaîne You Tube d’Elucid[1], Anne-Cécile Robert, journaliste, directrice adjointe du Monde diplomatique et professeure à l’Institut de Relations internationales et stratégiques livre sa vision de la situation géopolitique internationale et considère que nous sommes dans un tournant historique de 7 cycles (elle utilise ce terme) ou périodes :
- Le cycle depuis le démantèlement de l‘ex URSS en 1989-91 : Cela correspond au cycle Neptune-Saturne en astrologie dont le dernier a débuté en 1989 et qui est sur le point de se renouveler en 2026.
- Le cycle de la mondialisation heureuse, où l’on a cru à l’unification du monde par le marché, désormais on revient au protectionnisme : Cela correspond au cycle Pluton-Saturne de 1982 qui s’est renouvelé au moment de la crise du Covid en 2020.
- Le cycle d’après Deuxième guerre mondiale qui a donné l’ordre mondial de 1945 avec la création de l’ONU et de ses différentes instances régulatrices, avec la DUDH le 10/12/1948. Cela correspond en astrologie aux transits de Pluton du Lion au Verseau dans son hémicycle rapide de 84 ans durant lequel s’élabore un nouvel ordre collectif qui va devoir s’établir lorsque Pluton est en Verseau, chose faire depuis novembre 2024. Dans cet hémicycle, un passage est majeur, celui du périhélie de Pluton à 15 Scorpion, en 1989… comme par hasard, lors de la chute du Mur de Berlin, le « Turning point » bien nommé par Germaine Holley.
- Le cycle de l’après Première Guerre mondiale qui a vu l’effondrement des empires européens et de l’empire ottoman et a laissé en Europe et en Orient des problèmes d’hégémonie et de frontières non réglés, en astrologie cela nous renvoie au tout début du cycle Pluton-Neptune de 1892, et surtout aux Pleines-Lunes des grands cycles Pluton-Uranus et Neptune-Uranus du début du XXe siècle, dont la puissance a mené aux chocs des empires et des alliances et à la Première Guerre Mondiale.
- Anne-Cécile Robert remarque par ailleurs que nous semblons être sortis des Lumières de la raison qui avaient éclairé les législateurs de la fin du XVIIIe siècle en créant les démocraties en Amérique et en France puis progressivement en Europe, Lumières et raisons qui, malgré tous les aléas, présidaient aux relations diplomatiques entre les peuples. L’ère des diplomates semble révolue et nous semblons sombrer dans l’ère des passions, des émotions et des humiliations, bien peu raisonnables et propices à la paix entre les nations. Je reviendrai sur cette question de la raison que nous pouvons considérer en astrologie ésotérique de façon très pertinente. Et si justement on était arrivé au bout de la raison ? Qu’y a-t-il après la raison ? Nous verrons que si l’ère des Poissons qui se termine était celle de la Forme et du Mental, dont l’acmé est la raison, l’ère du Verseau qui s’annonce aura comme forces dominantes : La Vie et l’Amour.
- Le cycle de l’occidentalisation du monde débuté à la Renaissance se termine et il va falloir que l’Occident cesse de se croire dominant et de se comporter en bloc de puissances hégémoniques. Je ne pourrai mieux renvoyer à mes travaux qui montrent que nous sommes dans un nouveau cycle depuis la fin du XIXe siècle et que nous vivons une période analogue à la Renaissance ! Le positionnement actuel de Donald Trump torpille la vision occidentale du monde dont les USA étaient le gendarme, ce bloc occidental soudé sur une vision libérale du monde où le marché prime qui s’est cru le grand vainqueur du bloc de l’Est, est-il en train de s’effondrer pour laisser place à plus d’inclusivité et d’unité dans le monde ?
A – Les cycles astrologiques comme une grande horloge cosmique
Nous allons retrouver tous ces cycles-là en astrologie : tout d’abord, dans le grand cycle de civilisation de 4000 ans constitué de 8 cycles Pluton-Neptune de 500 ans, observons le cinquième (1399 à 1892) et le sixième (1892 à 2385) qui nous concernent.
L’octogone du grand cycle de civilisation de 4000 ans avec les 8 cycles Pluton-Neptune de 500 ans
Comme nous le voyons sur le schéma, j’ai montré que chaque période correspond à un paradigme civilisationnel repéré par les historiens. Le cycle 5 de la Renaissance et des Lumières a marqué un apogée de la puissance européenne et occidentale, comme une Pleine Lune de tout le grand cycle initié en Grèce en 577 av. notre ère. Tous ces cycles, ainsi que leurs Pleines Lunes, interviennent en alignement avec Aldébaran, l’œil du Taureau, censé illuminer graduellement les consciences humaines.
Au sein de chaque cycle de 500 ans, les différents cycles successifs, par ordre décroissant, déploient cette énergie universelle d’amour jusqu’à notre Soleil, comme une grande horloge cosmique aux multiples aiguilles, la plus grande du cycle précédent, devient la petite aiguille du cycle suivant et ainsi de suite…. Pour bien comprendre cela, observons dans le diagramme de chaque cycle Pluton-Neptune de 500 ans (courbe verte), les deux grands cycles suivants Neptune-Uranus (de 172 ans – courbe bleue) et Pluton-Uranus (de 140 ans – courbe rouge), où nous avons en abscisse les années et en ordonnée les principaux angles entre ces planètes (nommés aspects en astrologie). Ces cycles scandent différentes étapes, croissantes et/ou décroissantes, que nous pouvons également mettre en correspondance avec des périodes historiques. Observons ci-dessous celles du cycle 5 précédent le nôtre, que j’ai par ailleurs détaillées encore plus précisément dans l’ouvrage cité. Le siècle de la raison avec les traités de Westphalie à la Pleine-Lune (1644/48) marquant la naissance des états modernes et la naissance de Newton (1643) qui, dans l’élan de ses prédécesseurs : Copernic, Galilée et Kepler, a donné le ton de la nouvelle science mécaniste de toute cette période qui perdure encore de nos jours.
Cycle 5 de la Renaissance et des Lumières :1399 – 1892
Un cycle de rayonnement et de domination occidental
J’ai montré que le paradigme de ce cycle 5 était rationaliste et matérialiste et que les sciences, à l’image de la physique newtonienne et du darwinisme, étaient devenues mécanistes et s’étaient détachées de leur part « conscience ». Par ailleurs ce cycle a vu la fin de l’absolutisme et l’avènement graduel d’états de droit fin XVIIe et XVIIIe en Europe et en Amérique, avec la reconnaissance de la liberté de conscience, puis des libertés individuelles et civiles et plus généralement des droits humains dont la Déclaration universelle des droits de l’homme édictée en 1789 est un des piliers.
Ce grand cycle de 1399 à 1892, de la Renaissance puis des Lumières et des révolutions démocratiques en Europe et en Amérique est aussi celui de la domination occidentale, comme l’a bien repéré Anne-Cécile Robert. Partie vers l’Ouest, dans l’intention de rejoindre les Indes, plusieurs états européens se sont lancés dans des conquêtes maritimes, territoriales, la colonisation des Amériques, l’exploitation de l’Afrique par l’esclavage, puis par la colonisation et l’extraction industrielle des ressources, la colonisation d’une partie de l’Asie et du Pacifique (Inde, Australie, etc.). Ces zones de colonisation territoriale sont devenues des zones d’influences culturelles, que l’on regroupe sous le terme d’« Occident », même si elles se sont étendues à l’Est et au Sud dans le pacifique comme en Australie, Nouvelle-Zélande, Nouvelle Calédonie, etc. Les peuples colonisés des Amériques et du Pacifique ont été entièrement soumis à la nouvelle culture civilisatrice « occidentale », seule l’Afrique qui a payé un lourd tribut par l’esclavage au profit des Amériques, a échappé à l’assimilation, car la colonisation territoriale proprement dite est intervenue deux à trois siècles plus tard.
Notons que l’apparition du terme Occident date de la division de l’Empire romain entre empires d’Orient et d’Occident en 395, comme par hasard à la fin du cycle 2 de l’Empire romain et du christianisme. Notons également, car nous y reviendrons, que le terme Occident vient du latin Occidere qui signifie « tomber, mourir, s’endormir » à l’image du Soleil couchant, alors qu’Orient vient du latin orori, signifiant « se lever ». A méditer ! L’Occident, pris dans un premier temps d’une fureur colonisatrice vers l’Ouest (découvert pour rejoindre les Indes à l’Est), n’a cessé de repousser toujours plus loin l’horizon où se couche le Soleil, et, lorsqu’il reste dans ses terres d’origine ou de conquête (comme les USA) semble en permanence habité du vertige du déclin, au point de craindre, même en restant chez lui, la submersion migratoire.
L’axe du partage entre Orient et Occident se trouve quelque part en Europe… justement entre l’Europe de l’Ouest et l’Europe de l’Est. Nous y reviendrons car là est la source de la guerre froide et maintenant du conflit en Ukraine, Géorgie, etc.
Comment comprendre le début du cycle 6 actuel (1892-2385) ?
Nous sommes dans le sixième cycle Pluton-Neptune débuté à la fin du XIXe siècle, en 1892, à 8° des Gémeaux, toujours à la conjonction d’Aldébaran, l’œil du Taureau, et nous terminons la longue phase de sextiles croissants d’une centaine d’année (de 1940 à 2040) durant laquelle mijote le nouveau paradigme. Nous avons figuré cette période ci-dessous de 1950 à 2032.
Au sein de ce cycle de civilisation de 500 ans de Pluton-Neptune (courbe verte), deux autres grands cycles le relaient et sont déterminants : le cycle de Neptune-Uranus de renouvellement de l’utopie et de l’idéologie de 172 ans qui s’est initié en 1993 (courbe bleue), et le cycle Pluton-Uranus de destruction créatrice de 140 ans qui s’est renouvelé en 1965/66 (courbe rouge). Ces deux cycles travaillent de concert pour faire émerger le nouveau paradigme, en nous obligeant à abandonner voire détruire ce qui n’est plus conforme à l’air du temps et en créant le nouveau. Car l’astrologie nous apprend que nous ne savons pas créer du nouveau autrement qu’en déconstruisant les anciennes formes (Saturne) qui étouffent et empêchent de mobiliser et de cristalliser de nouvelles énergies. C’est pourquoi répondre à une crise avec des moyens anciens est toujours inapproprié et pourtant nous le faisons jusqu’à l’épuisement, avant d’oser créer du nouveau. Un aphorisme attribué à Einstein l’exprime fort bien : « on ne résout pas un problème avec les modes de pensée qui l’ont engendré ». Et c’est particulièrement prégnant à notre époque de changement de paradigme.
Mais d’où partons-nous ? Car avant ces renouvellements dans la deuxième moitié du XXe siècle, ces deux cycles étaient décroissants et ils étaient alors porteurs d’idéologies initiées au XIXe siècle, dans l’ancien cycle. J’ai montré combien la puissance de leurs pleines lunes intervenues justement dans la première décennie du XXe siècle avait entraîné le choc des empires et l’apocalypse de la Première guerre mondiale puis de la Deuxième qui, pour les historiens, commencent à être considérées comme une seule et même grande Guerre mondiale de 31 ans, de 1914 à 1945.
Au début du cycle et du XXe siècle : La descente vers l’abîme et un évènement qui ébranle le monde
Au début du XXe siècle l’Europe est encore au centre du jeu : elle devient, dans la première moitié, lors de cette nouvelle guerre de « Trente ans », le théâtre des opérations de deux conflits mondiaux, qui laisseront le monde séparé en deux blocs, jusqu’à ce qu’une mondialisation galopante de l’économie (lors du renouvellement du cycle Neptune-Uranus de 1993) vienne à bout des blocs et redistribue les cartes d’un monde dans lequel l’Europe n’est plus au centre, sinon comme référentiel de l’heure universelle. Comme consigné dans mon ouvrage cité en référence, écoutons deux grands historiens positionner le moment civilisationnel pour l’Europe et l’Occident :
« Cette civilisation |au début du XXe siècle] était capitaliste dans son économie ; libérale dans son appareil légal et constitutionnel ; bourgeoise dans l’image de sa classe hégémonique ; fière des avancées de la science, du savoir, de l’éducation, mais aussi du progrès matériel et moral ; et profondément convaincue de la place centrale de l’Europe, mère des révolutions des sciences, des arts, de la politique et de l’industrie, dont l’économie avait pénétré la majeure partie du monde que les soldats avaient conquise et soumise. » Eric J. Hobsbawm, L’Age des extrêmes : Histoire du court XXe siècle.
« Sans exagérer la puissance de la Seconde Internationale à partir de 1901, on a le droit d’affirmer que l’Occident en 1914, autant qu’au bord de la guerre, se trouve au bord du socialisme. Celui-ci est sur le point de se saisir du pouvoir, de fabriquer une Europe aussi moderne et plus peut-être qu’elle ne l’est actuellement. En quelques jours, en quelques heures, la guerre aura ruiné ces espoirs. » Fernand Braudel, Grammaire des civilisations, III Les civilisations européennes.
La guerre a emporté les espoirs socialistes en Europe de l’Ouest mais ils se sont réfugiés à l’Est dans l’Empire tsariste dont les premières défaites de la guerre ont précipité la désagrégation. C’est alors qu’intervient, en 1917, « un évènement qui ébranle le monde » selon l’expression même d’Eric J. Hobsbawm : la Révolution d’Octobre.
Un XXe siècle travaillé par deux utopies : Libéralisme économique versus socialisme – Le cycle Neptune-Uranus de 1820 à 1993.
Le cycle Neptune-Uranus de 1820 a mis en avant l’utopie productiviste de la croissance et du progrès, le libéralisme économique avec un versant politique et social nommé socialisme ou communisme (un des pères de l’utopie communiste, Marx, est né au tout début du cycle et le porte donc dans son thème). J’ai montré combien dans la suite des révolutions américaines et françaises de la fin du XVIIIe siècle, le XIXe siècle avait vu s’affronter deux types de libéralisme : un libéralisme économique du côté anglo-saxon et américain, et un libéralisme social, prônant plus d’égalité du côté Français. Dans la suite de la pleine Lune de ce cycle, comme nous venons de le voir, cette utopie s’est exprimée en Russie dans la Révolution de 1905, et surtout s’est incarnée dans la Révolution d’octobre 1917 et, malgré ses dérives totalitaires, l’U.R.S.S. en fut un porte flambeau jusqu’à son effondrement en 1989-91, comme par hasard à la fin de ce cycle.
Ces utopies ont puissamment travaillé et divisé les inconscients collectifs en deux blocs Est-Ouest durant tout le XXe siècle : après la Première guerre mondiale, l’Allemagne fut en première ligne de cet affrontement. Un des historiens du nazisme, Johan Chapoutot, montre à quel point la peur d’être gagnés par le socialisme a poussé les milieux d’affaire et les politiciens allemands du centre et de droite à faire alliance avec les nazis au point de les amener au pouvoir, alors qu’ils étaient minoritaires. La guerre d’Espagne de 1936 à 1939 est un autre lieu d’affrontement, de même qu’en France, après les avancées sociales du Front populaire de 1936, l’idée qui guidait les élites politiques et économiques hostiles au socialisme était « plutôt Hitler que le Front populaire », ce qui a mené non seulement à la capitulation de 1939, mais aussi à la collaboration du régime de Vichy. Il est à noter que même s’ils étaient majoritaires, tous les résistants n’étaient pas communistes ou socialistes, et que, à l’image du général de Gaulle, les Républicains authentiques ont rejoint la Résistance. Le projet du Conseil National de la Résistance qui a donné l’état social français d’après-guerre était d’inspiration fondamentalement communiste et avait tiré les enseignements de la décadence morale qui avait précipité la France dans la collaboration : sécurité sociale, retraites, nationalisation des principaux moyens de production des biens communs (Eau, électricité, transport ferroviaire…), planification, protection de la liberté de la presse et des médias pour ne pas tomber dans les mains d’intérêts privés partisans, etc. On voit combien ces acquis ont peu à peu été rognés depuis…
L’entrée en guerre des Etats-Unis dans le conflit mondial fut certes motivée par l’attaque japonaise du 7 décembre 1941, mais leur implication massive dans le débarquement allié en Europe du Nord et du Sud fut accélérée lorsqu’il devint certain que les Russes reprenaient le dessus sur les forces nazis à l’est et risquaient de libérer l’Europe bien trop à l’ouest. L’apogée de la domination des deux puissances et de leur idéologie, l’une chantre de l’économie libérale et l’autre du communisme, fut mise en scène à Yalta en 1945, lorsqu’en présence d’un Churchill, représentant d’une Europe toujours centrale mais marginalisée, les « deux grands », comme on les nommait, se partagèrent sinon le monde, du moins les zones d’influence dans les territoires repris aux puissances fascistes. L’Occident avait néanmoins deux représentants face à l’ours russe, mais après une centaine d’années marquées par la domination de puissances étrangères et la guerre civile, « les chinois se sont levés » en 1949 selon l’expression de Mao Zedong, faisant entrer la République populaire de Chine sur la scène internationale.
L’Europe et le monde d’après-guerre divisés en 2 blocs Est-Ouest, mais naissance d’un ordre international commun – La D.U.D.H., comme expression d’un idéal commun à atteindre et du nouveau paradigme ?
La création de L’ONU en 1945 par 51 membres fondateurs, puis de ses différentes instances régulatrices, met en place les bases juridiques d’un véritable ordre international. L’Europe et le camp occidental se taillent encore une belle part puisque, sur ses quinze membres, le Conseil de sécurité compte cinq membres permanents : Le Royaume-Uni, la France, les Etats-Unis, l’URSS (maintenant Fédération de Russie) et la Chine.
La direction résolue, que l’on pourrait qualifier d’aspiration/projet transcendant tous les camps, est posée par la Déclaration Universelle des Droits Humains (D.U.D.H.) du 10 décembre 1948. Bien que n’ayant aucune valeur juridique, ce texte est une proclamation des droits humains fondamentaux et des aspirations légitimes de tous les humains.
Le préambule pose les droits égaux et inaliénables de tous les membres de la « famille humaine » qu’il réunit ainsi dans une unicité commune sans distinction de nationalité ni de race. L’unicité est la valeur première et majeure de l’ère du Verseau, peut-être déjà celle du paradigme du cycle 6 en cours ? Cette notion de famille humaine se retrouve dans la proposition d’un contemporain et compère de Stéphane d’Hessel, le sociologue Edgar Morin qui propose de considérer une « Terre-patrie » commune à toute l’humanité, à la place de la Mère-patrie restreinte, séparative et mortifère. En astrologie la famille est représentée par la Lune au premier degré. Mais l’unicité de la famille humaine se symbolise par Neptune maître ésotérique du Cancer (conscience d’une unité de l’humanité) et également par la Lune maître hiérarchique du Verseau (conscience de groupe).
Le préambule énonce ensuite qu’il s’agit d’un « idéal commun à atteindre par tous les peuples », et pose ainsi en intention un horizon commun, tout en en précisant les moyens d’y accéder : l’enseignement et l’éducation.
La première phrase du premier article, est inspirée de la Déclaration de 1789, ajoutant la dignité aux droits. La suite précise que les êtres humains sont « doués de raison et de conscience ». Enfin, en plus de la raison qui, comme ce début de siècle vient de le prouver, n’est que la cruelle raison du plus fort, on reconnait un terme nouveau qui met l’humain au centre, comme sujet avec des droits mais aussi des responsabilités : la conscience ! Le premier des devoirs est aussitôt précisé : « l’Esprit de fraternité » !
On peut conclure que les nations se sont alors donné un idéal commun à atteindre… et que celui-ci va les travailler de l’intérieur au niveau inconscient, et de l’extérieur à travers différents conflits, la guerre n’étant le premier niveau d’une union qui se cherche, comme je l’ai développé dans l’ouvrage l’Amour au-delà de la rencontre, jusqu’à ce qu’il entre en complète réalisation. Ce sont les transpersonnelles, Pluton, Neptune et Uranus, à travers leurs trois principaux cycles et leurs transits, qui se chargent de le rappeler et de le faire se manifester.
De l’après-guerre à 1993 :
Luttes pour les libertés dans le bloc de l’Est, pour l’égalité dans le bloc de l’Ouest,
pour l’indépendance dans le Tiers-monde
Le sextile croissant entre Pluton et Neptune se poursuit de 1940 à 2040 environ et tente un équilibre sinon un accord entre les deux pôles opposés de la polarité du vivant et de notre nature humaine, tiraillée entre le plus haut de nous (Neptune – nos aspirations, notre ad-venir, polarité Esprit) et le plus bas de nous, ou ce qui n’est pas encore réalisé, venu au jour (Pluton – le non intégré, notre polarité Forme/Matière). Les blocs Est-Ouest ou communisme/régime autoritaire et démocratie/économie de marché capitaliste ont représenté l’idéal ou bien ont été diabolisés par les peuples de l’autre bloc ou du Tiers-monde et cette tension a duré tout le long de la deuxième moitié du XXe siècle, jusqu’à la dislocation de l’URSS en 1989-91, à la fin du cycle Neptune-Uranus, d’autant plus qu’un autre grand cycle Pluton-Uranus, de destruction créatrice, à travers des révolutions et des contestations de l’ordre établi, s’est renouvelé en 1965/66.
Ce cycle Pluton-Uranus de 140 ans, qui a vu l’émergence du « New Age » (l’Âge du Verseau ) a commencé par saper grandement en Occident les assises du patriarcat et de la domination sous toutes ses formes, avec des aspirations encore adolescentes à l’amour plutôt qu’à la guerre, à l’émancipation et à égalité sous toutes ses formes, mais connait une contre-révolution conservatrice depuis le cycle de Pluton/Saturne de 1982 à 2020 dans la Balance (Reagan-Thatcher) et surtout depuis le passage de Pluton en Capricorne (2008 à 2024). Nous y reviendrons. D’autant plus que nous avons déjà vécu ses premiers quartiers par les 7 carrés croissants entre 2012 et 2015.
La Guerre froide, comme son nom l’indique, a gelé momentanément les zones d’influence en Europe, mais n’a pas arrêté la confrontation des deux blocs qui s’est faite à travers les luttes de décolonisation, et d’émancipation internes de nations en Amérique du Sud, Afrique et Asie. Les luttes les plus emblématiques ont été pour les droits civiques aux USA (1954-1968) ; la guerre d’indépendance de l’Algérie (1954-1961) ; la guerre du Vietnam (1955-1975) dans laquelle s’affrontaient les deux blocs ; les révolutions sud-américaines soutenues par Cuba (allié de l’URSS) et torpillées par les Américains, jusqu’au régime démocratique mais socialiste d’Allende au Chili renversé un certain 11 septembre 1973 par un coup d’état du dictateur Pinochet soutenu par les Américains ; la longue lutte du peuple sud-africain contre l’apartheid datant du début du siècle et qui s’est cristallisée entre 1962 et 1990 à travers la lutte de l’ANC et l’emprisonnement de ses principaux leaders dont Nelson Mandela, qu’un boycott commercial international a soutenu de façon décisive ; que dire de ce que l’on continue de nommer le conflit israélo-palestinien puisqu’il perdure bien qu’on ait pensé sa résolution en 1993, à la fin du grand cycle, à travers les accords d’Oslo reconnaissant la création d’un état palestinien ? Nous y reviendrons, hélas !
De son côté, le bloc de l’Est sous le glacis de l’URSS n’a cessé de chercher un air de liberté à l’occidentale : par la fuite ou l’expression de dissidents, la révolte de Budapest en 1956, le printemps de Prague en 1968 (au début du cycle des révolutions du « New Age »), Solidarnosc en Pologne en 1980, puis par un des derniers dirigeants de l’URSS même, Mikael Gorbatchev qui lance la Glasnost (transparence et ouverture à une liberté d’expression et d’information) et la Perestroïka (reconstruction).
Mais alors que l’URSS se dégage d’Afghanistan et s’ouvre à la liberté et à l’Ouest, l’Ouest en la personne de Reagan et Thatcher vit une contre-révolution conservatrice exigeant la rigueur budgétaire interne et ne répondra pas à la demande d’aide de Gorbatchev pour éviter l’effondrement de son pays. Le régime socialiste français de 1981, à contre-courant de la mode néoconservatrice du moment, n’a pu jouer un rôle majeur, sinon pour aider à la réunification allemande après l’effondrement du Mur de Berlin en 1989.
1989 : le point de bascule du périhélie de Pluton – le travail de Pluton dans les signes
C’est une date clé en astrologie, une sorte de point de bascule cyclique (« turning point », disait Germaine Holley), lorsque Pluton qui a pénétré l’orbite de Neptune, est au plus près de la Terre et a donc accéléré sa course au point de transiter le signe du Scorpion en 12 ans, alors que, du côté de son aphélie, il transitait le signe du Taureau en plus de 30 ans…
On voit que l’histoire s’accélère depuis 1939, jusqu’à une sorte d’apogée collectif lorsque Pluton arrive en Verseau : il en a été de même à la fin du 18e siècle entre 1778 et 1798, lors des révolution américaines et françaises et, auparavant, dans la période de la Renaissance entre 1531 et 1551, au début de la révolution copernicienne et lors des réformes protestantes de Luther et Calvin qui ont ouvert à la liberté de conscience et grandement coloré le nouvel esprit européen et ses conquêtes sur terres et mers notamment vers l’ouest américain.
Ce point de bascule est d’autant plus marqué à la fin du XXe siècle que le grand cycle Neptune-Uranus de nouvelle utopie se renouvelle en 1993, à l’aube de l’entrée de Pluton dans le signe du Sagittaire censé donner une vision de la trajectoire à prendre, une direction.
Mais pour préciser la vision et la direction, il va falloir compter sur un autre cycle de civilisation encore plus vaste et long, qui travaille puissamment les inconscients collectifs, le cycle de précession des équinoxes qui délimite des ères de 2160 ans.
Entre deux mondes ou entre deux ères Poissons-Verseau ? Émerger de la raison à l’amour (le cycle de précession des équinoxes)
Nous vivons une époque de changement d’ère entre l’ère des Poissons débutée autour de la naissance du Christ (comme notre ère), et celle du Verseau. Chaque ère dure 2160 ans et porte un projet singulier, en relation avec la symbolique du signe et le rayon concerné. Le dessein de l’ère des Poissons qui s’achève était porté par le rayon 6 de la dévotion et de l’idéalisme et visait que chaque être humain accède à l’individualité de conscience, en construisant un mental solide, dernier terme après le physique et l’émotionnel d’une personnalité intégrée. La qualité du mental est la raison, mais son problème est d’être séparatif et porteur de division (entre moi et l’autre, entre le bien et le mal, entre eux et nous, etc.), par ailleurs la construction de la personnalité n’est qu’une étape dans la croissance humaine qui est appelée à s’ouvrir à la dimension du cœur et de l’amour et donc à l’autre en toute égalité et fraternité pour œuvrer au service du bien de l’ensemble, du « commun ». C’est le but de l’ère du Verseau dont les valeurs ne sont plus la Forme et le Mental, mais la Vie et l’Amour. C’est pour chaque humain, individuellement et collectivement, non seulement un changement de paradigme mais un véritable changement de dimension de conscience qui passe du niveau de la personnalité (valeur « moi je » d’abord) au niveau de l’âme, de l’amour (valeur : « l’autre est une partie de moi-même »). Comme je l’ai développé dans mon ouvrage l’Amour au-delà de la rencontre, à côté des âges biologiques, existent plusieurs âges de la conscience que les humains franchissent à travers les différentes portes que sont les épreuves de la vie (ou initiation), et ils ne les franchissent pas en même temps ! Si bien qu’une partie de l’humanité est arrivée à ce niveau de conscience d’âme, ou conscience du Verseau, que l’on nomme parfois cinquième règne (règne de l’âme), alors que la plus grande partie vit encore dans la conscience fière et égoïste de la personnalité qui ne voit pas plus loin que ses besoins, son bien-être et son désir personnel, mais qui est une étape nécessaire et que l’on ne peut accélérer, de la fin de l’ère des Poissons : c’est la conscience du quatrième règne, le règne du mental.
On ne peut attendre des humains qui sont dans une étape nécessaire de construction de personnalité de réagir et d’agir en conscience d’âme, avec amour et inclusivité, ils n’en ont pas encore les moyens, et il ne faut ni les blâmer, ni les diaboliser, ni les juger ou les stigmatiser, encore moins les « punir » ou les « exclure » comme on le fait à l’égard d’un enfant qui ne peut réagir et agir qu’en fonction des capacités de son âge. Nous avançons tous en collectif sans le savoir, dans un continuum d’évolution où les plus avancés sur le chemin soutiennent avec bienveillance ceux qui le sont moins, ou encore comme dans une caravane dans le désert où chaque voiture se charge de suivre la précédente et de veiller à ce que la suivante suive bien le rythme. Et veiller à celui qui est derrière est aussi important pour la collectivité et sa trajectoire commune que de suivre celui qui est devant. Nos structures hélas sont encore patriarcales et pyramidales et nous crient d’en haut ce que nous devons faire en bas, à tous sans distinction, si bien que chacun ne trouve pas sa juste place dans l’ensemble. Et c’est dans un même genre d’erreur qu’est tombé le communisme totalitaire : il a voulu faire avancer tout le monde au même rythme et cela a brutalisé et désorientés les individus.
C’est le rayon 7 de l’ordre cosmique qui œuvre à l’émergence de cette nouvelle conscience, et il n’agit pas par dévotion, idéologie ou jeu d’influence comme le rayon 6 de l’ère des Poissons, mais en quelque sorte par créativité et mise en pratique directe de son état d’esprit, qu’il ne cherche pas à imposer aux autres (c’est contraire à sa nature). Pour naître et se développer cet état d’esprit est certes freiné par l’inertie et les injonctions de la conscience de personnalité des autres, mais c’est ce frein, cette inertie justement qui président à son émergence, comme c’est le cas pour le papillon qui émerge de la chrysalide d’autant mieux que le cocon résiste. Donc les freins que nous ressentons individuellement et collectivement ne sont là que pour mieux faire émerger cette conscience. C’est ce qui s’est passé par exemple lors du confinement en 2020. Nous y reviendrons.
L’esprit du Verseau bouillonne depuis les Lumières et l’avènement des droits de l’Homme à la fin du 18ème siècle avec la Révolution française, et la révolution américaine. Il a pris forme mentale dans les trois idées-sœurs de Liberté, Egalité, Fraternité, comme nous l’a expliqué Sri Aurobindo. Il s’incarne ici ou là dans certaines personnalités qui sont prêtes et qui le font rayonner même si c’est en cachette et dans l’ombre, comme ce fut le cas dans la Résistance. Il s’est incarné collectivement dans les expériences communistes et/ou socialistes, avant d’être combattu et dévoyé par des intérêts égoïstes et partisans, selon l’inexorable loi d’entropie terrestre. Il nous met à chaque instant au défi de le relever et de le faire vivre à nouveau !
Alice Bailey nous dit que l’ère du Verseau débutera avec le retour du Christ. Qu’est-ce à dire ? Par l’expérience de la croix au début de l’ère des Poissons, il fut le premier à accéder à ce niveau de conscience d’âme et augurait ainsi les deux ères puisqu’il nous enjoignait de nous aimer les uns les autres qui est déjà le but de l’ère du verseau. Il nous invite individuellement et collectivement à le rejoindre (c’est-à-dire à investir la conscience christique ou conscience d’âme), et ce chemin que nous faisons vers lui, c’est-à-dire vers l’amour (le christ au-delà d’une figure religieuse exprime et représente un niveau de conscience d’amour) trace celui de son retour qui pourrait prendre des formes inattendues et des figures collectives. Avec l’ère des Poissons s’achève celle des religions et des idéologies. Il n’y a plus de prêcheur ni d’idéologue… On se sent seul, Qui suivre ? Sa conscience et celle de ceux qui arrivent à se faire entendre dans ce tintamarre médiatique, à l’image de ceux.celles qui ont senti l’appel de De Gaulle depuis Londres plus qu’ils ne l’ont entendu et qui ont fait ce qu’iels avaient à faire, chacun.e là où il se trouvait : Résister au désastre qui vient, à la pente morale des renoncements !
J’ai montré dans mon livre sur la Destinée de la France que l’un des rôles de la France est d’avoir sécularisé les valeurs d’amour du christianisme, prémices de l’ère du Verseau, en créant une Nation/République une et indivisible et en posant les trois idées-sœurs qui selon Sri Aurobindo formulent l’esprit de l’ère du Verseau : Liberté, Egalité, Fraternité. J’ai aussi souligné combien, pendant la Seconde guerre mondiale, les quelques centaines de milliers d’êtres qui ont résisté ont « sauvé l’âme de la France ! »
La lutte des deux blocs comme métaphore d’un début et lent passage de l’ère des Poissons à celle du Verseau ?
Après la chute du mur de Berlin en 1989, dans la phase balsamique du grand cycle Neptune-Uranus, à l’aube de son renouvellement, le démantèlement de l’ex-U.R.S.S., entériné le 25 décembre 1991 par Mikael Gorbatchev, met fin à la guerre plus ou moins froide des deux blocs et semble enterrer l’utopie communiste qui avait influencé maints mouvements à la recherche de plus d’égalité en Occident et dans ce que l’on nommait le Tiers-Monde et qui s’appelle désormais le Sud Global.
Dans la guerre froide des deux blocs Est-Ouest, s’affrontaient ainsi deux utopies, l’une guidée par la liberté et le progrès économique et l’autre par l’égalité et la fraternité grâce à un état social et une redistribution plus équitable. Mais l’utopie communiste qui met l’accent plus sur l’égalité et la fraternité que sur la liberté si chère au bloc de l’Ouest, est-elle enterrée avec cet effondrement ? Certainement pas, car on peut considérer que l’antagonisme des deux blocs est une métaphore d’une unité qui se cherche et d’une réunification des trois valeurs qui qualifient le Verseau !
Soudain, au début des années 90, comme si les deux coupes du symbole des Poissons représentant l’Est et l’Ouest dos à dos s’unissaient, nous ne sommes plus entre deux mondes, le modèle occidental alliant capitalisme et démocratie, pris d’hubris et croyant avoir triomphé, fonce sans aucun garde-fou. Il se pourrait bien qu’il s’autorise alors une expansion débridée et, n’ayant plus le challenge de l’autre coupe contre laquelle il s’appuyait, ne risque-t-il pas de s’effondrer lui aussi ? Dans ces années 2020, l’Occident semble pris d’un vertige d’effondrement et de submersion. Nous y reviendrons.
Le camp occidental, puisque démocratique, même s’il piétinait allégrement ici ou là ses valeurs, s’est autoproclamé le camp du bien et de la raison, … et la raison l’ayant emporté, a cru à la fin de l’histoire et des idéologies. D’autres, comme Samuel Huntington, ont prophétisé le choc des civilisations….
Observons avec l’aide des cycles, la période de la fin du XXe siècle à nos jours ! Pour réveiller l’esprit du Verseau, il va falloir attendre que Pluton revienne en Verseau en 2024, après avoir sapé l’ancien ordre paternaliste et dominateur et ses institutions dans le Capricorne de 2008 à 2024.
Le destin de l’Europe et le nouveau cycle Neptune-Uranus (de 1993 à 2165)
Pour résumer, le cycle Neptune-Uranus s’est renouvelé en 1993 dans le Capricorne et coïncide avec la forme contemporaine de l’Union Européenne (à travers les fameux traités de Maastricht) si bien que le destin de celle-ci dans sa forme décidée alors, aussi bien que celui du continent européen dans son entier, notamment concernant ses rapports avec le voisin russe, sont étroitement liés à ce cycle.
La carte du Ciel de l’Union européenne : 1 janvier 1993 à 0H – Bruxelles
Le cycle Neptune/Saturne de début 2026, se renouvelle en maison 7, maison de la politique étrangère…. De la paix et de la guerre… Le danger viendra-t-il de l’Est, le Bélier, ou de l’Ouest, la Balance ? Ou l’équilibre sera-t-il trouvé entre les deux ? L’Europe au centre entre l’Est et l’ouest ?
Voici les principales échéances et perspectives de ce cycle
Ce cycle s’est formé par trois fois en 1993, et il est placé sous une double symbolique contradictoire (selon les Symboles Sabian de Dane Rudhyar) : d’un côté il s’agit d’une ouverture au social prématurée et de l’autre d’une forme la plus pure de l’harmonie de groupe. On peut supposer qu’il faudra tout le cycle de 172 ans pour aller du premier état au second, car, il est porté par « l’idéal de création individuelle participant à une action collective », même si au départ nous sommes appelés à des responsabilités qui dépassent notre évolution. Bel idéal pour un cycle Neptune-Uranus, qui exprime parfaitement le paradigme du Verseau (créativité individuelle au sein d’un projet collectif) et qui, comme par hasard, nous conduit jusqu’en 2164…. Sachant qu’une ère dure 2160 ans, nous serons sans doute bien arrivés à l’ère du Verseau, si l’on admet que l’ère des Poissons a bien démarré avec notre ère calendaire. D’ailleurs le degré de renouvellement du nouveau cycle en 2165 à 7° Verseau exprime : « l’émergence de nouvelles mutations conformément aux grands rythmes du cosmos » et « l’émergence de L’HOMME GLOBAL POUR LE NOUVEL AGE » ! On ne saurait mieux annoncer le Verseau, et nous serons 24 ans après l’apogée du sixième cycle qui advient en 2137/41 !
Mais d’ici là, nous avons à œuvrer et les générations suivantes après nous, en voici les étapes :
- Premiers quartiers en 2039-41 entre 1 et 8° Taureau-Lion : En signes fixes, ils devraient amener une véritable crise d’actions créatives concertées pour exprimer l’idéal de ce cycle.
- Pleine-Lune en 2078-81 entre 27° Cancer/Capricorne et 8° Lion/Verseau : L’apogée du cycle intervient d’abord dans les signes cardinaux puis à nouveau fixes. Neptune en Lion et Uranus en Verseau, comme au début du XXe siècle, seront cette fois en opposition et cette Pleine Lune du cycle est très prometteuse pour une expression d’un idéal Verseau.
- Derniers quartiers en 2124-2127 entre 8 et 16° Scorpion/Lion : Neptune en Scorpion exigera d’Uranus en Lion de faire un examen de conscience sur son action créative : est-elle destinée à sa gloire individuelle ou au service d’un projet collectif réel ? D’autant plus que ce dernier quartier travaille dans la perspective du renouvellement du cycle en Verseau.
Revenons aux années 90 et 2000…. Un autre cycle plus court prend le relai des plus longs pour travailler plus profondément les consciences collectives et individuelles et actualiser les énergies : Le cycle de Pluton-Saturne de destruction de structures et de formes qui ne semblent plus conformes pour une reconstruction plus appropriée. C’est un cycle de 38 ans, de 1982 à 2020 qui s’ouvre à 28° Balance. Il va œuvrer de concert avec le grand cycle de destruction créatrice Pluton-Uranus qui vit ses premiers carrés entre 2015 et 2015, avant de se renouveler en 2020, nous apportant la crise internationale de la pandémie de Covid.
Le cycle du néolibéralisme à l’assaut de la planète : Le cycle Pluton-Saturne de 1982 à 2020 et ses étapes
Ce cycle voit se développer la doctrine économique néolibérale dans le bloc de l’Ouest avant qu’elle n’envahisse le monde entier via la mondialisation. Porté par Ronald Reagan et Margaret Thatcher le néolibéralisme gagne les démocraties occidentales : l’heure est partout au désengagement de l’Etat censé libérer les individus. Même Mitterrand, fraichement élu en France, revient sur sa politique de la demande et de nationalisation en instaurant la rigueur budgétaire.
Dans le monde c’est une année très agitée : la guerre des Malouines éclate entre la Grande Bretagne et l’Argentine, mais surtout le Moyen-Orient n’en finit pas de connaître des violences : Massacre des opposants à Hama en Syrie (par le père de Bachar Al Assad), incursion d’Israël au Liban et massacre du camp de réfugiés de Sabra et Chatila, début de la guerre Iran/Irak.
Tout le fonctionnement rigide du bloc de l’Est est ébranlé par le mouvement Solidarnosc qui a débuté en Pologne en 1981 et mènera progressivement à son effondrement par la chute du si symbolique Mur de Berlin (comme si on pouvait séparer durablement les humains par un mur !).
– 1993 : Une nouvelle donne en Europe (le carré croissant à 25° Verseau-Scorpion intervient en même temps que se renouvelle le grand cycle Neptune-Uranus, c’est dire l’importance de cette date et de la décennie tout entière !)
L’URSS n’existe plus depuis fin 1991, l’Europe entreprend une recomposition des alliances, avec la réunification allemande, mais aussi la génocidaire guerre de Bosnie-Herzégovine (d’avril 1992 à décembre 94) sur les dépouilles de l’ex-Yougoslavie, et une nouvelle démarcation des camps Est-Ouest se cherche, du fait des frontières encore mouvantes entre la désormais Fédération de Russie et les nouveaux états indépendants issus des républiques de l’ex bloc soviétique, dont l’Ukraine au fort tropisme européen. La Fédération de Russie sous l’autorité d’Eltsine signe avec les Etats-Unis de Bush père un accord de désarmement, derrière lequel s’engouffre toute une stratégie de conversion de la Russie à l’économie de marché. Pendant que la déconstruction de l’URSS est à l’œuvre, l’Union européenne se construit à travers le traité de Maastricht selon des critères économiques néolibéraux de concurrence et de rigueur budgétaire qui vont faire des ravages auprès des peuples européens, surtout du Sud. La mondialisation économique est à l’œuvre.
– 2001/2002 : L’axe du bien occidental contre l’axe du mal ? les oppositions à 13/14° puis 17° Gémeaux-Sagittaire sont marquées par les attentats du 11 septembre et le début de la seconde guerre d’Afghanistan. George Bush déclenche la guerre contre le terrorisme et ce qu’il nomme « l’axe du mal » avec toute une stratégie guerrière entraînant dans son sillage de nombreux alliés occidentaux, et continue, à la suite de son père, de déstabiliser tout le Moyen-Orient. En 2002 (au moment de la conjonction de la queue du dragon avec Pluton en Sagittaire), s’ébauche toute une stratégie des USA pour faire croire à l’existence des armes de destruction massive en Irak et légitimer l’attaque de l’Irak en 2003 par les Nations-Unies. Bien seule, la France s’opposera à cette stratégie, par un discours remarqué du ministre des Affaires étrangères de Jacques Chirac, Dominique de Villepin. Dès lors rien ne pourra arrêter la déstabilisation durable de tout le Moyen-Orient et la contagion terroriste en réaction à la destruction des états. Pendant ce temps la Russie de Poutine et de Medvedev affirme un pouvoir central autoritaire après avoir écrasé la Tchétchénie sous les bombes.
– 2010 : Crise financière et rigueur budgétaire : (lors du carré décroissant à 4° Balance-Capricorne) Une crise financière éclate dans l’Eurogroupe à travers la dette grecque et enclenche des politiques d’austérité de plus en plus dures à l’égard des pays du Sud.
La grande crise des années 2010 : (Pluton dans le Capricorne et Premiers quartiers du cycle Pluton-Uranus entre 2012 et 2015)
Il y a très exceptionnellement 7 carrés exacts entre les deux planètes (habituellement il n’y en a que 3), qui touchent les degrés 7 et 15 du Capricorne (Pluton) et du Bélier (Uranus), c’est dire si la crise a été intense et étendue et fait partie des multiples crises qui secouent le monde depuis les années 90 comme nous venons de le voir.
Avec Pluton dans le Capricorne (déjà depuis 2008), la crise touche toutes les structures, les formes d’organisation et de gouvernance, et les modes d’exercice du pouvoir et de l’autorité. Les anciens fondamentaux sont remis en question, on s’y accroche, ou l’on souhaite les modifier, pour répondre à de nouvelles conceptions (le Bélier) guidées par l’Esprit nouveau, l’Esprit du Nouvel Age, le paradigme du Verseau (Uranus est maître exotérique du Verseau, et il est maître ésotérique de la Balance et hiérarchique du Bélier, c’est dire s’il symbolise à la fois l’esprit de fraternité, d’équité et une poussée spirituelle). La société dans son entier est en crise, elle est en train d’accoucher d’un monde nouveau, dans les convulsions d’un monde ancien qui s’effondre. Les tenants de l’ancien bataillent (les fondamentalistes culturels, sociaux et religieux), pour maintenir leur pouvoir et leurs privilèges, tandis que les aspirants au nouveau œuvrent à sa construction et tracent des voies nouvelles. On mesure la poussée du nouveau à la puissance des résistances qui lui sont opposées. Clairement !
La crise s’est manifestée par les « printemps arabes », en référence au printemps des peuples de 1848 (également en concordance avec le cycle Pluton-Uranus comme nous l’avons montré), dès l’année 2011, alors que le carré croissant était en train de se former entre Pluton et Uranus. La contestation populaire non violente débute en Tunisie dès fin 2010 et trouve d’emblée son slogan : « dégage », pour exiger le départ des autocrates, une véritable démocratie, avec un partage des richesses pour assurer de meilleures conditions de vie, des emplois, et surtout la dignité.
En Tunisie la révolution entraîne la chute du gouvernement Ben Ali, et débouche sur de nouvelles élections. Les contestations touchent durant cette année 2011 tous les autres pays arabes mais si elles n’ont pas les mêmes conséquences, trouvent rarement des débouchés positifs à court et moyen terme : La révolution égyptienne provoque la démission d’Hosni Moubarak, en Libye les insurrections soutenus par des puissances étrangères, dont la France, aboutissent à l’assassinat de Mouammar Kadhafi puis à une instabilité chronique et un véritable chaos à long terme. La solidarité des monarchies du golfe persique maintient le pouvoir existant à Bahreïn, le Yémen est déstabilisé par des intérêts étrangers contradictoires et durablement en proie à une guerre civile, en Syrie la répression féroce de Bachar el-Assad (soutenu par les Russes) cause des milliers de mort et entraîne une longue guerre civile, l’exode du peuple syrien et une déstabilisation durable de la région, les groupes islamistes prospèrent dans le chaos laissé par la guerre d’Irak, ce qui aboutit à la création de l’Etat islamique en 2014, une véritable guerre régionale et des attentats en France et en Europe.
Cette période a vu une explosion des mouvements de revendication dans le monde entier, les Indignés en Espagne, dans la suite de l’ouvrage de Stéphane Hessel, Indignez-vous, Occupy Wall Street aux Etats-Unis, puis les différents mouvements des places, dans toute l’Europe, dont Nuit Debout à Paris.
Avec les attentats terroristes en France et en Europe, en 2015, on découvre l’ampleur d’un mouvement d’une certaine jeunesse occidentale qui s’est rendue en Syrie et au Moyen-Orient pour aider « ses frères » et rejoindre le Jihad, parfois en famille avec de très jeunes enfants. Au début du cycle, dans les années soixante, la jeunesse occidentale s’était ruée vers l’Inde à la recherche des secrets de l’âme, cette fois elle est partie prendre les armes et faire régner la terreur pensant trouver un projet et une fraternité de destin qu’elle désespérait de vivre en Europe.
La date de 2012, au début du premier quartier, a marqué les inconscients collectifs d’autant plus qu’elle coïncidait avec celle donnée comme la fin du Calendrier Maya. Les traducteurs des prophéties présentent en fait la fin d’un grand cycle de ce calendrier, qui indique l’avènement d’une nouvelle conscience atteignant un niveau galactique, entre 1999 et 2010, puis carrément universel en 2012. En guise d’évènements notables aux conséquences désastreuses, en mars 2011, l’effroyable guerre en Syrie s’enclenche, sans que l’Occident ne daigne cette fois intervenir, tandis qu’un tremblement de terre au Japon entraîne la catastrophe de Fukushima. Pendant ce temps la Russie revient sur la scène internationale, après son intervention en Géorgie en 2008.
En Europe la crise grecque de 2008 (date d’entrée de Pluton en Capricorne) à 2015, a mis en lumière une intransigeance budgétaire européenne et une sorte d’antagonisme entre l’Europe du Sud jugée trop dépensière et une Europe du Nord qui s’estimait plus vertueuse. Le courageux peuple Grec a tenu tête à l’Europe qui voulait lui faire rembourser une dette si colossale qu’ils ont dû vendre tous leurs biens publics (ports, aéroports, chemins de fer…) et rembourser sur leur vie (salaire, retraites, etc..). Malgré un référendum sans appel, ils ont finalement été trahis par… leur premier ministre, Alexis Tsípras, qui, selon la bonne culture socio-démocrate, a voulu composer avec la troïka européenne, sûre de son bon droit de la raison budgétaire. Le Grecs nous avaient avertis, si vous ne nous aidez pas, ce sera bientôt votre tour : nous y sommes selon l’ancien ministre grec de l’économie de l’époque, Yanis Varoufakis, qui a tenu tête à la technocratie européenne tout en la dévoilant dans un ouvrage et l’excellent film éponyme de Costa Gavras : « Y a-t-il un adulte dans la salle ? ».
Le monde occidental dans son ensemble s’est converti au libéralisme et à la mondialisation économique, les délocalisations d’industrie des pays riches vers les pays pauvres se sont accélérées, la social-démocratie elle-même (les Démocrates aux USA, les socialistes en France et dans les pays du Sud de l’Europe, les socio-démocrates en Allemagne) s’est totalement convertie à ce mouvement, abandonnant les classes moyennes et les plus pauvres aux politiques d’austérité et à la désespérance. Ceux-ci se sont sentis trahis et abandonnés par les élites et les politiques et n’ont trouvé d’explication que dans le complotisme et d’alternative possible que chez des extrémistes de droite, ou un suprémaciste blanc comme Donald Trump aux USA, dès 2017… qui n’est autre que l’incarnation trop bien réussie du Zéro Janvier de Starmania, comédie musicale sortie en 1979.
Durant toutes ces années 2010 montent la conscience du dérèglement climatique et de la catastrophe que fait peser sur la planète la dérégulation de la finance et de l’économie, le pillage des ressources naturelles, l’accroissement des inégalités et la fracture sociale entre les bienheureux de la mondialisation et les oubliés. On arrive en 2020 à un portail cyclique majeur qui va marquer durablement nos contemporains.
B- Le grand passage des années 2020 à 2032
Diagramme des cycles de 1892 à 2140 avec un focus sur les années 2020 à 2032
Les années 2020 sont encore marquées par le long sextile Pluton-Neptune (courbe verte) de lente maturation du nouveau paradigme de ce grand cycle, sextile qui se resserre entre 2026 et 2032 (comme dans les grandes périodes de crises précédentes 1950-56 et 1976-86) avant que le cycle ne décolle enfin vers ses premiers carrés en 2073/74, durant lesquels émergera plus clairement sa teneur. Mais pour qu’il se manifeste, ainsi que les deux autres des transpersonnelles (Pluton-Uranus et Neptune-Uranus) qui sont désormais croissants, l’intervention de Saturne est nécessaire à travers ses cycles avec les trois transpersonnelles. Or les derniers se sont renouvelés avant même que le grand cycle Neptune-Uranus de nouvelles utopies n’intervienne en 1993. Ils n’ont donc pas pu en déployer les nouvelles énergies, occupés qu’ils étaient à déployer celle des cycles antérieurs, ce qui expliquerait la particulière persistance de la contre-révolution (contre-évolution ou régression) conservatrice en cours depuis 1982. Lors du passage à l’an 2000, alors qu’on attendait une sorte d’élan vers ce troisième millénaire tout a semblé au contraire stagner ou aller à contre-courant (à l’image de l’élection de George Bush fils, sur un fil, aux Etats-Unis, face au lanceur d’alerte et militant écologiste Al Gore – puis des catastrophiques guerres au Proche-Orient qui s’ensuivirent).
A partir de 2020 seulement et jusqu’en 2032, les principaux cycles seront croissants comme on le voit sur ce schéma.
Le renouvellement des trois cycles que Saturne forme avec les trois planètes transpersonnelles Pluton (en 2020), Neptune (en 2026) et Uranus (en 2032) ouvre entre 2020 et 2032 une fenêtre d’opportunité cyclique de déconstruction/reconstruction décisive pour l’histoire collective car tous les principaux cycles seront alors croissants et donc évolutifs. Saturne en cycle avec Pluton (durant 38 à 40 ans) amène à déconstruire les anciennes formes, avec Neptune (cycle de 36 ans) il invite à chercher de nouvelles perspectives et avec Uranus il enjoint à les manifester (cycle de 45 ans). C’est dire l’importance de ces 12 années qui correspondent comme par hasard à celles que nous proposait le GIEC pour faire un revirement salutaire et éviter la catastrophe climatique en cours.
Notons que le renouvellement de ces cycles se fait dans le bon ordre : 2020 déconstruire (Pluton-Saturne), 2026 perspectives (Neptune-Saturne), 2032 mise en œuvre (Uranus-Saturne). Gardons à l’esprit que nous vivons cette séquence : Au moment où j’écris, en reprenant mes précédents travaux pour les actualiser, nous n’avons pas encore la perspective claire que l’on va peut-être capter à l’été 2025 (lorsque Neptune et Saturne auront fait une première incursion dans le Bélier), mais plus surement en 2026. Et quoi qu’il en soit nous savons au moins où nous en sommes : entre deux mondes, après l’effondrement de l’ancien en cours depuis 2020. Mais le cycle Neptune-Saturne étant dans sa phase balsamique c’est le bon moment pour faire le bilan, comme je vous le propose.
2020, les jours où le monde s’est arrêté : les derniers sont devenus les premiers
Le cycle Pluton-Saturne s’est renouvelé le 12 janvier 2020 à 23° capricorne, au carré en quelque sorte du précédent cycle de 1982 (à 28° Balance) de néo-libéralisme et de révolution conservatrice. Et voilà qu’une pandémie mondiale déborde en un trimestre nos sociétés et nos dirigeants, au point que des millions d’êtres humains se trouvent confinés, avant que des campagnes de vaccination massive ne s’organisent sous contrainte. Partout le monde semble arrêté, les animaux retrouvent le chemin des villes et les humains cherchent désespérément des chemins de nature. On se rend compte subitement quelles sont les professions de première ligne qui maintiennent les services essentiels, le plus souvent en contact avec le public : les professionnels de santé, les caissiers.res, les agriculteurs et maraichers, les éboueurs, les pompiers, les facteurs, les livreurs et autres nouveaux prolétaires du XXe siècle… tous parmi les professions les plus mal payées ou sous pression des compressions budgétaires des vingt dernières années (hôpital, écoles, services publics). On les loue et on les honore de concerts sonores, mais dès la pandémie passée on les oublie aussi vite que l’on revient à la vie normale !
Les écoles fermées, les familles ont pris conscience en creux de leurs fonctions essentielles et de leur utilité… Les enfants, les adolescents, un grand nombre de femmes paieront un lourd tribut psychologique qui sera rarement relevé et encore moins pris en compte. Personnes âgées et malades meurent seuls et isolés sans l’accompagnement des proches y compris pour des funérailles accomplies à la sauvette avec quelques proches autorisés. Mais de lentes prises de conscience cheminent en chacun, et font leur œuvre depuis. Avec l’effet-retard habituel, les gouvernants que nous nous sommes donnés jusqu’alors ne semblent pas avoir tiré les enseignements majeurs ni modifié en quoi que ce soit leur trajectoire à contre-courant des prises de conscience collective. Ou bien ils les ont tirés mais se sont empressés de nous ramener à l’ancien tant que nous ne bougeons pas ?
Le 23° Capricorne, dans lequel s’est formé ce cycle, symbolise un mouvement d’échange constant entre la société et les individus qui la composent, et une juste considération par la société de chaque individu, aussi bien en cas de réussite que d’échec. Il s’agit vraisemblablement de la recherche d’élaboration d’un contrat social dans lequel aucun individu ne serait floué et chacun trouverait le juste respect et la juste considération. Nous sommes dans ce processus de conscientisation, c’est pourquoi selon les lois de la vie, les oppositions et réactions se radicalisent, nous empêchant d’avancer et nous contraignant à bien ancrer ces prises de conscience pour mieux les acter !
Le mouvement des gilets jaunes débuté en France en 2018, se situe déjà dans ces perspectives, comme celui du Hirak en Algérie à partir de 2019. Il s’agit d’une recherche d’un nouveau contrat social après les années du cycle précédent placées sous la coupe de la rigueur et de la répression. Ce fonctionnement a épuisé aussi bien les ressources de la planète que les ressources humaines et ce virus jusqu’alors inconnu et très dangereux, le SARS-CoV-2, a été le messager de ce cycle en obligeant le monde entier à s’arrêter ! Pour que l’on cesse d’avancer en force, pour panser le monde et le penser autrement, afin de dégager de nouvelles formes d’organisation collective, comme nous y invite également le cycle Jupiter-Saturne du solstice d’hiver de la même année 2020 au tout début du Verseau, qui augure deux cent ans de ces cycles en signe d’air.
Effondrement ou résilience ?
L’effondrement brutal de l’indice cyclique de l’astrologue André Barbault vient de cette concomitance de renouvellement cyclique en cette année 2020 et marque toujours un évènement d’importance, qui fait rupture avec le passé, comme la grande peste du XIVe siècle qui a vu disparaître entre 70 à 200 millions de mort et au moins la moitié de la population européenne. (Voir les développements de tout cela dans Astrologie science de la conscience). La pandémie a touché quelques 700 millions de personnes et on estimait en 2023 près de 7 millions de décès dus au Covid au niveau mondial. Rappelons que les décès dus à l’épidémie de grippe de 1918-2020 étaient estimés dans une fourchette de 50 à 100 millions. Alors que la population mondiale atteint désormais 8 milliards d’individus, il est indéniable que l’humanité a plus été touchée dans sa psychologie que dans sa mortalité. Les scientifiques nous diront dans le futur si la résilience de la population, en fonction des pays notamment, était due aux vaccins ou à d’autres facteurs. La peur, la méfiance à l’égard des gouvernants et un certain déni ont surtout entrainé une véritable épidémie de complotisme et de fausses informations qui, à défaut de nous éclairer, bousculent et sapent le vieux paradigme scientifique de l’ancien cycle.
La Guerre en Ukraine ou un nouvel affrontement entre l’Est et l’Ouest en Europe ?
Les astrologues ont expérimenté que le cycle Neptune-Saturne correspond à la Russie et j’ai montré que celui de 1989 à 2026 était synchrone avec la déconstruction de l’URSS et la reconstruction de la Russie. Pris dans leur croyance d’avoir gagné le match, les Occidentaux (Europe de l’Ouest et Américains) inconscients n’ont pas imaginé un seul instant combien l’effondrement de l’URSS pouvait être dramatique pour l’âme russe, pour les populations autant que pour ses dirigeants. Ces phrases d’André Gide dans son ouvrage Retour de l’U.R.S.S. publié en 1936 par Gallimard, expriment ce qu’a pu représenter ce pays, et colle exactement à la signification de ce cycle Neptune-Saturne d’incarnation d’une utopie universelle :
« Qui dira ce que l’U.R.S.S. a été pour nous ? Plus qu’une patrie d’élection : un exemple, un guide. Ce que nous rêvions, que nous osions à peine espérer mais à quoi tendaient nos volontés, nos forces, avait eu lieu là-bas. Il était donc une terre où l’utopie était en passe de devenir réalité. » Et plus loin :
« Les erreurs particulières d’un pays ne peuvent suffire à compromettre la vérité d’une cause internationale universelle. »
L’Europe, tout à son tropisme atlantiste, n’a pas non plus considéré combien l’arrachement brutal à l’Europe, « la maison commune » que Gorbatchev appelait les Européens à bâtir avec lui, pouvait être traumatique !
J’écrivais dans mon article de 2022 sur le surgissement de la guerre en Ukraine :
« Tant il est vrai que seules les crises provoquent des sursauts de conscience et des avancées majeures, sans doute l’Europe amorce-t-elle un tournant en 2022 avec la guerre en Ukraine.
La communion des privilégiés de la mondialisation dans la fièvre consumériste, la croyance illusoire en une fin de l’histoire depuis la chute de l’URSS, le cantonnement des conflits dans un Moyen-Orient martyr et dévasté favorisant l’endormissement démocratique occidental ont masqué les réveils successifs de l’ours russe blessé et l’expression de ses appétits cruels en Tchétchénie (1994 et 1999), Crimée et Donbass (2008 et 2014), Syrie (2015), jusqu’à l’Afrique sub-saharienne à partir de 2014. Lorsque les russes de Vladimir Poutine envahissent l’Ukraine en février 2022, c’est une Europe ahurie qui assiste au retour du tragique dans l’histoire qu’elle croyait avoir enterré à jamais avec les ruines des deux Grande Guerres mondiales.
Voilà de quoi réveiller une conscience européenne bienheureusement endormie. La liberté dont d’aucuns se sentaient privés par les mesures de protection contre le Covid avait tout d’un coup un autre goût, de même que les valeurs démocratiques qui fondent les sociétés occidentales et le monde dit « libre » depuis l’après-guerre. Les réfugiés deviennent soudainement fréquentables et, mieux, on leur ouvre nos frontières, on vient à leur secours, on les accueille, on les choit. Ce que les afflux de réfugiés syriens et d’autres conflits moyen-orientaux et subsahariens n’ont pas réussi à éveiller durablement, devient subitement visible et digne de considération…. Une conscience européenne déchirée par les conflits du XXe siècle et que la construction européenne, à dominante technocratique et à visée essentiellement économique, n’a pas réussi à révéler était peut-être en train de se tisser autour de valeurs communes, en réaction à l’agression russe.
La guerre en Ukraine de 2022 met une lumière crue sur le nouvel ordre géopolitique mondial qui peinait à émerger depuis l’effondrement de l’URSS. Après la bipolarité Est-Ouest, voire communisme-capitalisme ou communisme-démocratie, reviennent les spectres des empires et des nationalismes autoritaires, ou autres gouvernances de nature aussi mafieuse qu’oligarchique face auxquelles l’Occident n’oppose jusqu’alors que des formes démocratiques molles ou des discours moraux et incantatoires, pendant que le business continue. »
Mais patatras, en ce début 2025 : l’Europe, oublieuse qu’elle devait en partie sa libération du nazisme à la Russie, et qui s’était endormie sous le parapluie américain de l’OTAN auquel elle participe, se réveille sous les vociférations de l’ami américain en train de sombrer dans l’illibéralisme et le fascisme, et négociant la paix en Ukraine sur son dos. Toutes affaires cessantes, comme si la Russie se trouvait subitement à leur porte, et alors qu’ils crient à l’endettement causées par les dépenses sociales, les pays Européens dans leur ensemble se lancent dans un projet d’armement de plusieurs milliards d’Euro, au lieu de déléguer des armées de diplomates à Moscou et en Ukraine.
On en est là ! Le carnaval continue… Alors qu’on devrait se concentrer sur les problèmes liés à la surexploitation de la Terre et aux inégalités abyssales qui gagnent même le continent européen, voilà que l’on se prépare à jouer aux petits soldats !
Les 1 % les plus riches possèdent 48 % de tous les actifs financiers mondiaux. Les pays riches du Nord détiennent 69 % des richesses mondiales et accueillent 74 % des richesses des milliardaires alors qu’ils n’abritent que 21 % de la population mondiale (données OXFAM).
Un conflit peut en cacher un autre : Le « deux poids, deux mesures de L’Occident »
Nous avons vu émerger dans les démocraties occidentales des mouvement d’extrême droite, libertariens, nationalistes et néo-fascistes, qui ont désormais comme figure de proue Trump aux USA (la première élection de Trump intervient en 2017, à l’issue des carrés croissants du cycle Pluton-Uranus), Bolsonaro au Brésil, Javier Milei en Argentine, Victor Orban et Giorgia Meloni en Europe et désormais Netanyahu en Israël qui montre son vrai visage en s’associant avec les extrémistes religieux et en poursuivant la politique du pire, alors qu’Israël est censée être une démocratie et la tête de pont de l’Occident démocratique en Orient. L’Occident semble gagné par les gouvernances oligarchiques et autoritaires à l’image de la Russie, la Chine ou la Turquie. Certains penseurs avancent le terme de « national capitalisme autoritaire[2] » pour qualifier ces régimes qui se développent depuis la fin du monde bipolaire qui mettait en scène l’Est communiste et autoritaire et l’Ouest capitaliste et libéral. Suite logique de la mondialisation économique et manière d’unifier par le bas Orient et Occident ?
Comme l’analyse Anne-Cécile Robert, nous vivons bien la fin du modèle d’après-guerre marqué par le surgissement d’un droit international et les instances de régulation onusienne, qui se trouvent bafouées et contournées par un état, Israël, qu’elles ont pourtant contribué à créer légalement en 1947. Je ne reviens pas sur les sources de ce que l’on nomme encore le conflit israélo-palestinien (vu qu’il perdure sous ses différentes formes de plus en plus dramatiques) au sujet duquel j’ai proposé un article dès octobre 2023 : Un conflit centenaire au sein des grands cycles de civilisation. J’écrivais alors « Dans cette terre qui est le berceau des 3 monothéismes, deux peuples se trouvent confrontés à leur plus profonde mémoire traumatique : pour les Juifs ressurgissent les fantômes des pogroms et de la shoah ; pour les Palestiniens pressés sous les bombes de fuir leur territoire pourtant sans issue, le spectre de la Naqba ».
Une intervenante des multiples plateaux de télévision, Valérie Zenatti, dit sur le sujet « au Moyen-Orient les sources de conflits sont multiples entre les différentes communautés et tout est inflammable ». A qui la faute a-t-on envie de se questionner ? Nous retrouvons là encore ce qu’avance Anne-Cécile Robert, sur le cycle de l’après-première guerre mondiale qui a vu l’effondrement des empires européens et de l’empire ottoman et a laissé en Orient des problèmes d’hégémonie et de frontières non réglés, qui se répercutent jusqu’à nos jours, en Syrie, au Liban, en Israël et sur les « territoires » palestiniens puisque ce peuple n’a toujours pas d’état.
Et cela n’a cessé d’empirer depuis, à l’heure où j’écris il reste encore des otages aux mains du Hamas, les populations de Gaza dévasté sont privées de ressources en eau et nourriture et continuent à mourir sous les bombes… près d’1 millier en une nuit comme récemment ne fait plus réagir les pays occidentaux, comme ils n’ont pas réagi à l’arrêt de la Cour Internationale de Justice de février 2024 qui reconnaissait « le risque plausible de génocide » ! Sans atteindre le cynisme et la brutalité d’un Donald Trump qui prône le nettoyage ethnique à Gaza pour y bâtir une riviera, à l’exception de quelques rares états européens comme l’Irlande et l’Espagne, et au mépris du droit international qu’il a contribué à créer, l’Occident dans son ensemble, soutient indéfectiblement Israël quoi que son gouvernement décide, lui fournissant même des bombes et des munitions à volonté. Comment ne pas comprendre que soutenir le gouvernement actuel n’est pas soutenir le peuple juif d’Israël traumatisé, qui a besoin de faire la paix au plus vite avec son voisin palestinien qu’il avait relégué derrière des murs mais dont il ne peut plus continuer à nier l’existence.
Ce « deux poids et deux mesures » de l’Occident qui crie à l’agresseur contre la Russie en Ukraine et fait condamner son dirigeant, mais ne reconnait pas ces mêmes instances lorsqu’elles condamnent les dirigeants israéliens ou alertent sur un risque de génocide à Gaza, lui fait perdre toute crédibilité et ruine le droit international qu’il a lui-même créé. Sans le sursaut des populations qui manifestent et de quelques gouvernants, diplomates ou opposants qui s’insurgent, il risquerait de perdre son âme.
D’où vient ce naufrage moral ? Refoulé colonial et vertige devant sa perte d’influence ?
C’est un naufrage moral de la plupart des élites gouvernantes, mais cela correspond sans doute à quelque chose de plus profond qui travaille les inconscients collectifs occidentaux que la montée des extrémismes, du suprémacisme blanc et du racisme dévoile (sans mauvais jeu de mot sur l’obsession que ceux-là mêmes montrent à l’égard du voile des femmes musulmanes) : le retour du refoulé de tout un passé colonial. Et derrière cela le regret de la perte de puissance, de pouvoir et d’influence. C’est un retour à ce positionnement dominant que Trump promet aux Américains.
Mais pourquoi maintenant et comment le comprendre ? C’est d’abord la continuité de la vague de régression conservatrice en route depuis les années 80 (cycle Pluton-Saturne qui s’est reformé en 2020), mais nous avons à faire face à un reflux conservateur et régressif bien plus profond qui vient de tout le début du XXe siècle, en réaction à la formidable poussée inconsciente du grand cycle Pluton-Neptune. Rappelons-nous les phrases des deux historiens : Eric J. Hobsbawm et Fernand Braudel, l’Europe à l’apogée de sa puissance et de sa domination dans le monde était au bord du socialisme et elle sombra dans la guerre.
L’historien Johan Chapoutot montre que l’histoire n’est jamais écrite et que des faits qui nous paraissent inexorables, ou que l’on présente comme tels, lorsqu’ils se sont produits auraient pu être évités si quelques « Irresponsables[3] » n’y avaient pas prêté main forte. Dans la conférence du 6 mars 2025 à Paris pour présenter son ouvrage à la Société de lecture, il explique :
« On arrive dans la phase finale de la révolution conservatrice où tous les coups sont permis. On a connu cette même période à la fin du XIXe à laquelle justement Trump se réfère, avant le premier conflit mondial, jusqu’à ce que l’on tombe dans la barbarie. On a voulu civiliser après la Deuxième guerre mondiale, mais désormais on piétine le droit international, les ressources sont limitées, chacun cherche à s’en arroger le maximum au détriment des autres. Mais on a des armes intellectuelles et de conscience, on comprend désormais ce qui se passe ! »
Forte de la puissance de Pluton en Capricorne de 2008 à 2024, une vague brune s’est levée pour contrer la perte d’influence de l’homme blanc occidental. C’est une vague brune dangereuse qui est montée en Russie après le démantèlement de l’ex. U.R.S.S. et a causé le retour de la guerre en Europe, elle submerge en ce moment les U.S.A. et elle pourrait bien nous submerger de l’intérieur, comme elle a submergé l’Allemagne dans les années 30, puis toute l’Europe et le monde !
Cette vague se nourrit de tous les égos fraichement construits qui se rebellent contre les élites qui les ont abandonnés, comme des adolescents qui se rebelleraient contre des parents. Une grande responsabilité incombe aux élites occidentales instruites et pouvant faire usage de raison, mais surtout aux êtres qui se sont tournés vers leur âme et qui, au-delà de la raison, apportent une compréhension aimante sur le monde. Au lieu de se complaire dans leur ouverture spirituelle, feront-ils.elles retour vers leurs semblables englués dans leurs guerres et conflits de personnalités pour amener compassion, apaisement et soin à ce monde traumatisé ?
Comme Pluton qui aurait enfin tombé le masque en entrant dans le Verseau, le monde autour de nous semble sombrer dans la noirceur, la farce et la déraison. N’est-ce pas justement pour que nous retrouvions le chemin de la lumière, de la raison et, au-delà, de l’amour ? C’est à quoi nous invite le passage de Pluton dans le Verseau jusqu’en 2043.
2020-2032 années d’éveil et de renaissance ?
Comme à la Renaissance, dans une semblable période cyclique de long sextile, un ancien monde qui avait pris sa puissance dans le cycle précédent est en train de s’effondrer pour laisser place à un nouveau paradigme civilisationnel qui inclura plus d’amour et de fraternité. Nous vivons les convulsions de sa naissance. Cinq ans après la crise du Covid, nous pourrions être étonnés de n’avoir pas dégagé plus d’enseignements, mais le chemin de prise de conscience ne pouvait guère être terminé tant que Pluton était dans la Capricorne jusqu’à fin 2024 (continuant son travail de sape de la poutre qui maintient encore le monde d’avant), et que Saturne et Neptune en train de se rejoindre dans les Poissons (avant d’émerger en Bélier) font ce lent travail compassionnel de bilan, rôle majeur des Poissons et de la période balsamique de ce cycle. Emergeant au premier degré du Bélier dès l’été 2025 et en 2026, il va éclairer notre horizon. Les plus avancés sur le chemin en 2026 seront les éclaireurs des années suivantes jusqu’à poser les bases d’un renouveau collectif à partir de 2032 avec le cycle Uranus-Saturne en Gémeaux, signe de l’humanité fraternelle.
Alice A. Bailey (Astrologie ésotérique, @238, la Balance), évoque une législation universelle dans le sens du bien commun qui serait entreprise en Russie et adoptée par les Etats-Unis d’Amérique. Elle précise : « Avant l’an 2035 une telle législation sera universelle par son influence partout en vigueur. » Mobilisons nos énergies dans ce sens en nous appuyant sur la seule boussole commune que nous ayons actuellement : les droits humains édictés par la D.U.D.H. et les différentes instances de l’O.N.U. Nous, Français et Francophones, pouvons nous appuyer sur notre culture universaliste bafouée par tous les suprémacistes et la défendre auprès des dominés.
L’Europe n’est plus au centre du jeu mais pourrait être au centre des valeurs et de la recherche de paix
L’Europe politique et l’Europe des peuples n’existe pas encore, elle est en chemin à travers l’européisation forcée (et sa monnaie unique) qui a produit les mêmes remous que la mondialisation, a brutalisé et laminé les peuples, les Britanniques s’en sont extraits mais, ironie du sort, ils y reviennent pour s’armer contre le risque russe ! Les peuples ont le sentiment d’avoir perdu leur souveraineté et en veulent à ces instances technocratiques qui prennent des décisions sans les consulter. D’où la montée des populismes. L’Europe pourrait jouer une partition démocratique mais elle est parcourue par des courants autoritaristes et la social-démocratie est discréditée par son absence de défense des droits.
L’Europe n’a pas de grande parole, ni de porte-parole, hormis les chefs des états qui la composent et qui jouent chacun leur partition et œuvrent en ordre dispersé sauf pour s’armer !
La richesse de l’Europe c’est sa culture démocratique qui, au-delà des territoires colonisés a conquis une partie du monde ! Ce qu’elle a donné de plus précieux c’est le droit et la justice et, en ne le faisant pas respecter, elle se discrédite en même temps qu’elle discrédite ce qu’elle a créé, une zone de droits ! A l’image du glaçant film de Jonathan Glazer, Zone of Interest, elle semble enfermée dans sa zone d’intérêt économique, refusant de voir ce qui est en train de se passer humainement, de l’autre côté des murs de sa forteresse… Les migrants qui se noient par milliers en méditerranée, les Palestiniens qui font l’objet d’un génocide, Israël empêtré dans un cycle de vengeance qu’elle pourrait inciter à faire la paix par des mesures économiques, comme cela a été fait pour l’Afrique du Sud, l’amenant à sortir de l’apartheid qui empoisonnait moralement…. Angela Merkel avait su mettre en place des mesures d’échange avec la Russie, puis accueillir plus d’un million de réfugiés syriens.
L’Union européenne qui s’est créée au nom de la paix et du « plus jamais ça » suite au drame des deux conflits mondiaux et de la Shoa, pourrait replacer la paix et la réconciliation entre les peuples au centre de son projet, déjà au Proche orient, puis entre l’Ukraine et la Russie. La richesse de l’Europe plus que matérielle est son œuvre culturelle de paix qu’elle pourrait appliquer aux conflits post-coloniaux. Au niveau purement karmique on pourrait dire qu’elle a transféré aux Palestiniens la charge de réparer ses manquements à l’égard des juifs durant la Seconde Guerre mondiale. Elle devrait prendre sa part dans un futur projet de paix autrement qu’en finançant l’aide humanitaire…
Le nouveau cycle Neptune-Saturne à 1° bélier advient sur sa maison 7 (la maison des relations avec l’étranger)… aux peuples européens de se donner comme perspective la paix et non la guerre, sans utiliser la vieille devise de César !
La maison commune est désormais la Terre ! Allons-nous la laisser aux mains des oligarques, des milliardaires et aux petits phénix de la tech ?
La puissance de la France est son universalisme, elle s’égare dans le faux camp de la raison
Vous saurez sans doute reconnaître l’analogie avec la situation politique que nous vivons en France à travers ces mots de la quatrième de couverture du livre de Johan Chapoutot, Les Irresponsables – Qui a porté Hitler au pouvoir ?
« Un consortium libéral-autoritaire, tissé de solidarités d’affaires, de partis conservateurs, nationalistes et libéraux, de médias réactionnaires et d’élites traditionnelles, perd tout soutien populaire : au fil des élections, il passe de presque 50 % à moins de 10 % des voix et se demande comment garder le pouvoir sans majorité, sans parlement, voire sans démocratie. Cet extrême centre se pense destiné à gouverner par nature : sa politique est la meilleure et portera bientôt ses fruits. Quand les forces de répression avertissent qu’elles ne pourront faire face à un soulèvement généralisé, le pouvoir, qui ne repose sur aucune base électorale, décide de faire alliance avec l’extrême droite, avec laquelle il partage, au fond, à peu près tout, et de l’installer au sommet.
Cette histoire se déroule en Allemagne, entre mars 1930 et janvier 1933. Elle repose sur une lecture des archives politiques, des journaux intimes, correspondances, discours, articles de presse et Mémoires des acteurs et témoins majeurs. Elle révèle non pas la progression irrésistible de la marée brune, mais une stratégie pour capter son énergie au profit d’un libéralisme autoritaire imbu de lui-même, dilettante et, in fine, parfaitement irresponsable. » Johan Chapoutot, Gallimard.
Si vous estimez l’analogie exagérée, vous saurez trouver vos propres mots, pour démêler le maelstrom qui se déroule sous nos yeux. On entend tout et n’importe quoi, sur les médias on disqualifie toute parole censée et on monte des polémiques qui détournent notre attention de l’essentiel, en inversant perversement la charge de la preuve. Alors que les figures de l’extrême droite issue de Vichy sont reçues avec les honneurs en Israël, on accuse l’opposition de gauche d’être antisémite… Au lieu d’être solidaire de leurs camarades de l’ancien Nouveau Front Populaire, la gauche social-démocrate se tait et consent, trop contente de voir disqualifiée cette aile gauche qui l’a supplanté. L’analogie est pourtant glaçante….
Il n’y a que les humoristes pour nous sortir avec quelques bons mots de ce pétrin malodorant, mais s’ils sont trop pertinents ils sont disqualifiés, voire congédiés des antennes, pour cause « d’antisémitisme » ! Les Islamophobes masqués traitent cette gauche décidément gênante d’islamo-gauchiste ! Dans les années Trente, leurs ancêtres se faisaient traiter de judéo-bolchéviques. Les temps changent mais le racisme persiste sous d’autres bannières. Ce sont les mêmes hélas, les juifs et les musulmans qui trinquent d’une manière ou d’une autre. Car ceux qui disent soutenir les juifs aujourd’hui à travers la politique criminelle de l’état d’Israël, ne les soutiennent pas mieux que la corde qui soutient le pendu ! Et si c’était l’acmé de l’antisémitisme ? Comme les Evangéliques américains qui, avec Trump, sont les fervents soutiens d’Israël et de ses guerres expansionnistes car une prophétie annonce selon eux la venue d’un nouveau messie à la fin des temps pour les juifs de Palestine qu’ils espèrent venue !
Suite au Gaullisme et jusqu’à jacques Chirac, la France avait une politique moyen-orientale équilibrée qui n’était pas toujours tendre avec Israël. Depuis Sarkozy en 2007 (entrée de Pluton dans le Capricorne) la France a basculé dans le camp israélien qu’elle soutient sans modération. Si bien que les discours d’un Dominique de Villepin ou d’élus de gauche passent pour provocateurs et ceux-ci doivent sans cesse prouver qu’ils n’ont pas de lien avec le Qatar ou qu’ils ne sont pas antisémites ! « En France on ne peut plus rien dire sur la cause palestinienne, elle a été classée dans la case ‘’terrorisme’’ » déclare dans la revue Tel Quel de mars l’écrivain et poète marocain Tahar Ben Jelloun.
Si elle avait gardé une position équilibrée, elle aurait pu jouer un rôle modérateur et central dans les conflits du Proche orient ! Rappelons que déjà, entre 1920 et 1946, la Syrie et le Liban furent sous mandat français…
L’Ukraine et la France, ponts entre les mondes ?
L’Ukraine, avec sa forme oblongue et allongée, s’encastrant d’un côté dans l’ancienne Europe de l’Ouest, désormais Union européenne et, de l’autre côté, dans la Russie dont elle est la mère-patrie, est un lieu de conflit entre deux mondes qui se cherchent (le premier degré de la rencontre est la guerre), entre Occident et Orient, entre Europe et Asie. Le Dniepr pourrait en marquer la frontière géographique et ce sont bien justement des zones de l’ouest que tentent d’investir les Russes.
Comme je l’ai souligné dans La Destinée de la France, notre hexagone situé à l’ouest de l’Europe avec ses nombreuses façades maritimes a une double vocation en croix : vers le Sud, le pourtour méditerranéen et l’Afrique, mais aussi Est-Ouest : vers l’Est et l’Europe, aussi bien que vers l’Atlantique à qui elle ouvre les bras. Elle a joué un grand rôle dans la réconciliation franco-allemande et la construction de l’Europe. Qualifiée de « patrie des droits de l’homme », elle a attiré par sa vocation universaliste qu’elle semble avoir délaissée pour rejoindre le camp atlantiste depuis 2008. Maintenant que le camp atlantiste s’est disloqué, puisque son fer de lance, les Etats-Unis, s’en est désengagé, elle pourrait retrouver sa vocation universaliste et son rayonnement auprès du Sud Global et des pays de la Francophonie dont elle pourrait être le relais européen… pour autant qu’elle sorte de ses postures en surplomb, hérités de son passé colonial.
Si la France partage les valeurs démocratiques de liberté avec le monde occidental, elle partage les valeurs d’égalité et de fraternité avec la Russie de l’ex Union-Soviétique : pour symbole, rappelons qu’avant l’Internationale, la Marseillaise fut le chant de la Révolution bolchévique. A l’exception de certains pays d’Europe du Sud comme la Grèce, l’Espagne, voire l’Italie, la France est le seul pays du camp occidental à porter ces valeurs. Depuis 2008, correspondant en astrologie à l’entrée de Pluton dans le Capricorne, chargé de miner les valeurs qui ne sont plus conformes pour que Pluton dans le Verseau œuvre à la reconstruction dans une optique plus fraternelle et égalitaire, le « pays des droits de l’homme » a posé le drapeau à terre et, toute honte bue, tente de nous enfermer dans le pseudo camp de la raison qui est devenu complètement déraisonnable ! Nous n’assistons pas à une submersion migratoire, comme on le clame en écho à l’extrême-droite, mais à une submersion de la déraison !
Conclusion
« La tactique de l’extrême droite c’est de sidérer par la brutalité et la violence verbale, physique, jusque dans le bureau ovale comme nous l’avons mondialement constaté à l’égard du président ukrainien Zelenski. Vous survivez à l’écrasement lorsque vous gardez votre savoir et votre armature intellectuelle, pour tenter de qualifier, spécifier, nommer ce qu’il se passe, vous apportez alors une contradiction majeure à l’extrême droite, vous n’êtes pas vitrifié par sa violence. » nous conseille Johan Chapoutot (Conférence du 6 mars 2025 à la Société de lecture, retransmise en vidéo par You Tube.)
J’ai voulu éclairer ce qu’il se passe avec ma lanterne cyclique, astrologique et historique, pour ne pas désespérer de notre humanité, et donner des jalons et des perspectives à cette époque déraisonnable où il est nécessaire de non seulement raison garder, mais de hisser et maintenir sa conscience au niveau du cœur, afin de participer à cette émergence que je pense collective !
[1] En date de mars 2025 et Intitulé : Le système international au bord de la rupture, la catastrophe qui nous attend. Elucid est un média indépendant qui donne à entendre des paroles rares et éclairées que l’on entend peu sur les médias grand-public, y compris du service public.
[2] Pierre-Yves Hénin, Ahmet Insel, Le national capitalisme autoritaire, une menace pour les démocraties, Bleu autour éditions, 2021.
[3] Titre de son ouvrage : Les Irresponsables. Qui a placé Hitler au pouvoir ? Gallimard, 2025

30/03/2025
2 réflexions sur “Perspectives 2025-2032 : Défi de l’Europe et Rôle de la France”
Merci Fanchon pour cette excellente analyse alliant histoire et astrologie et perspectives. Elle invite à aller au delà de notre simple personne ou groupe. Elle nous éclaire et nous permet de mieux comprendre ce que l’on nomme « Universel », faire Humanité, faire Peuple. Elle donne force aux militants de l’Amour et à celles et ceux qui cherchent à comprendre cette nouvelle crise de l’humanité afin que notre monde ne bascule pas une fois de plus dans la haine.
Ce passage de ton analyse incarne cet appel à construire un nouveau monde.
« Comme Pluton qui aurait enfin tombé le masque en entrant dans le Verseau, le monde autour de nous semble sombrer dans la noirceur, la farce et la déraison. N’est-ce pas justement pour que nous retrouvions le chemin de la lumière, de la raison et, au-delà, de l’amour ? C’est à quoi nous invite le passage de Pluton dans le Verseau jusqu’en 2043 ».
Merci pour cet éclairage très complet qui me donne une lueur d’espoir ! Vivement cet été pour entrevoir ce qu’il advient .