La France et l’Esprit de Résistance

4 héros de la Résistance au Panthéon
Dans mon ouvrage « La Destinée de la France », je mets en lumière combien l’esprit de liberté et son corolaire, la résistance à l’oppression, marquent particulièrement le génie de la France, et font partie de l’expression naturelle de son âme, à travers des destins peu communs qui l’ont éclairée. « Résister » avait gravé dans la pierre de sa prison de la Tour de Constance à Aigues-Mortes, Marie Durand, emmurée 38 ans (au XVIIIe siècle) pour n’avoir pas abjuré sa foi huguenote (p. 217 du livre). « Résister c’est créer » affirme Stéphane Hessel dans son pamphlet planétaire (p. 543 et suivantes). L’actualité de ce mois de février 2014 nous rappelle avec éclat cet esprit de Résistance.

« Ils étaient 23 étrangers et nos frères pourtant » : Parmi eux une femme

Ce vendredi 21 février 2014, c’est le soixante-dixième anniversaire de l’exécution par les nazis à Paris des 22 membres du groupe de résistance F.T.P- M.O.I. (Francs-Tireurs-Partisans, Main d’œuvre immigrée) de Missak Manoukian, arrêtés par les brigades spéciales de la préfecture de Paris, collaborant activement avec les occupants. De fait ils étaient 23 membres que célèbre le poème d’Aragon Strophes pour se souvenir, mis en musique par Léo Ferré sous le titre L’Affiche Rouge, en référence à l’affiche placardée à Paris et dans toute la France pour signifier leur condamnation et stigmatiser en « armée du crime », ces étrangers qui résistaient et parlaient déjà de « libération ».

Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent

Vingt et trois qui donnaient leur cœur avant le temps

Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant

Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir

Vingt et trois qui criaient « la France » en s’abattant.

Vingt-deux hommes d’origine étrangère, une femme est la vingt-troisième, Olga (Golda) Bancic, juive roumaine, réfugiée en France et engagée avec son époux dès le début de l’Occupation, dans la résistance au fascisme (ils avaient précédemment soutenus les Républicains espagnols). Elle n’est pas fusillée au Mont-Valérien ce 21 février 44, avec ses camarades, où « un grand soleil d’hiver éclaire la colline », car le code militaire allemand refuse aux femmes l’honneur d’être fusillées : elle sera envoyée en Allemagne pour être décapitée à la hache le 10 mai 1944, après d’ignobles tortures, sans avoir livré aucune information sensible à ses bourreaux.

L’Esprit de Résistance n’a pas de nationalité

Ces êtres témoignent que l’esprit de résistance n’a pas de nationalité… Il habite tous ceux qui, partout dans le monde, luttent pour la liberté et contre toutes formes d’asservissement, et se montrent fraternels envers tous les opprimés. Néanmoins, parmi les Nations, c’est sans doute la France qui porte haut et loin l’esprit de Résistance, comme Stéphane Hessel a su nous le rappeler à travers son opuscule universaliste « Indignez-vous ! ». C’est cet esprit de résistance que le président Hollande a choisi d’honorer le 21 février 2014, lors d’une cérémonie au Mont Valérien, commémorative de l’exécution du groupe Manouchian, en annonçant son choix d’élever au Panthéon de la Nation la mémoire de 4 grands Résistants (les Résistants sont toujours « grands » nous verrons pourquoi) dont deux femmes : Geneviève Anthonioz de Gaulle, Germaine Tillion, Pierre Brossolette et Jean Zay.

Deux femmes au Panthéon des « grands hommes »

Actuellement une seule femme est au Panthéon pour son propre mérite reconnu, Marie Curie. Une autre, Sophie Berthelot y est inhumée avec son époux, chimiste et homme politique distingué, Marcelin Berthelot, qui n’avait pas survécu au décès de son épouse, et qui avait déclaré ne pas vouloir être séparé d’elle dans la mort. Elle y est inhumée « en hommage à sa vertu conjugale » !
Pour le 70e anniversaire de la Libération, en mai 2015, vont y entrer enfin deux femmes, porteuses des valeurs de la Résistance : Geneviève Anthonioz -de Gaulle et Germaine Tillion. Elles sont parmi les femmes que j’ai retenues dans le chapitre : Les Femmes dans la Résistance (page 547 à 553). Voici comment je les présente (Extraits des pages 548 à 550).

Geneviève de Gaulle Anthonioz : la pauvreté, nouvelle forme d’oppression

Elle est née en 1920, d’un père ingénieur, frère ainé de Charles de Gaulle. Orpheline de mère à 4 ans, elle est très précoce et, en lisant lit Mein Kampf, à 13 ans, elle prend conscience de la menace de l’idéologie nazie pour la liberté. Elle fait une licence d’histoire et, comme par hasard, se retrouve le 18 juin 1940 avec sa grand-mère (mère du général) à Locminé, lorsque les troupes allemandes entrent dans la ville et qu’un prêtre vient leur annoncer qu’il a entendu à la radio de Londres un jeune général, ancien Secrétaire d’Etat à la Défense Nationale, qui appelle à le rejoindre pour poursuivre le combat. Geneviève entend alors sa grand-mère dire discrètement au prêtre qu’il s’agit de son fils ! Moins d’un mois plus tard sa grand-mère décède dans ses bras. En 1941, inscrite à la Sorbonne à Paris, elle devient membre du réseau « Musée de l’Homme ». Elle distribue des tracts dans le métro, effectue des missions de renseignements, rédige des articles, participe à la création de maquis au sein du groupe « Défense de la France ». Sur dénonciation elle est arrêtée, le 20 juillet 1943, en possession de papiers compromettants. Elle reprend sciemment, par défi patriotique, sa véritable identité. Cela lui coûtera cher. Elle passe six mois dans la prison de Fresnes puis, en même temps que d’autres prisonnières politiques, elle est envoyée au camp de Ravensbrück en janvier 1944. Elle se retrouve aux côtés de Marie-Claude Vaillant-Couturier et de Germaine Tillion. Son nom lui fait frôler la mort et, les quatre derniers mois, elle est mise au terrible bunker, le cachot du camp, sur les ordres d’Himmler qui l’utilisait comme monnaie d’échange dans des négociations entreprises avec les Alliés. Libérée par la Croix Rouge avec un premier groupe de femmes en avril 1945, elle est convoyée jusqu’en Suisse où son père est devenu Consul de France à Genève. Elle est presque aveugle par manque de vitamines et ne pèse que 44 kg.
Elle rencontre peu après Bernard Anthonioz, résistant savoyard, éditeur, ami d’Aragon et proche d’André Malraux qui deviendra son époux. Présidente de l’Association des Déportées et Internées de la Résistance (ADIR) aux côtés de Marie-Claude Vaillant-Couturier, elle se fait un devoir de témoigner sur la barbarie nazie, comme en 1987, au procès de Klaus Barbie. Bien qu’ayant un poste de recherche au Ministère de la culture où elle a rejoint Malraux à partir de 1958, elle n’hésite pas à le quitter en 1964 pour rejoindre ATD (Aide à Toute Détresse), créé par le Père Joseph Wresinski, qui lui a fait connaître le « camp des sans-logis » de Noisy-le-Grand, édifié par les compagnons d’Emmaüs après l’appel de l’Abbé Pierre de l’hiver 1954. Elle est bouleversée de reconnaître la même détresse et la même humiliation dans le regard de ces familles que ce qu’elle avait connu à Ravensbrück. Elle confie avoir été saisie par l’odeur qui lui a aussitôt rappelé celle des camps et elle comprit brutalement que notre société produisait de nouvelles sortes de camp qui tuaient, en silence et dans l’indifférence, les plus démunis. Elle devient présidente du mouvement qui prend le nom d’ATD-Quart Monde en référence au Quart-Etat utilisé par les députés de la Convention pour désigner le « peuple des infortunés, des indigents, et de ceux qui n’ont aucune représentation ». Elle se bat sans relâche jusqu’à sa mort en 2002, tançant les responsables politiques et les pouvoirs publics pour activer des politiques contre la grande pauvreté et les « sans Logis » (elle détestait qu’on les appelle les SDF), participant activement à la constitution de la loi sur la lutte contre l’exclusion du 29 juillet 1998.

Germaine Tillion : De l’indignation brulante à la science au service des hommes

« Ce qui rend exceptionnel le personnage de Germaine Tillion est la manière dont elle a su réunir action et travail de connaissance. Ethnologue dans le Sud algérien dans les années trente, elle cherche à comprendre mais aussi à aider ceux qui l’entourent. Rentrée en France au moment de la débâcle, elle s’engage dans la Résistance ; s’ensuivent arrestation, prison, camp de concentration où elle cherchera encore à s’informer et à soulager la détresse de ses camarades. Au retour des camps, elle devient historienne de la déportation et de la résistance. En 1954 éclate la guerre d’Algérie : elle luttera contre la misère et le terrorisme, la torture et les exécutions. Plus tard elle étudiera l’asservissement des femmes… Traversant les heures les plus sombres du siècle, elle n’aura jamais perdu la compassion pour ses semblables, ni son sourire malicieux . »
Il y aurait tant à dire sur cette grande dame, née en 1907, qui vécut plus que centenaire, tant elle était traversée par une force de vie exceptionnelle ! A l’image de Marc Bloch avec l’histoire, elle a traduit avec sa propre science, l’ethnologie, ce qu’elle a vécu en Algérie, et dans le camp de Ravensbrück, inlassablement « à la recherche du vrai et du juste ». Elle y est partie avec le convoi de prisonnières politiques de janvier 44 et elle en est sortie le 23 avril 45 grâce à Bernadotte de la Croix Rouge suédoise qui avait obtenu à l’arraché (par une négociation secrète avec Himmler, à l’insu d’Hitler) la libération de plusieurs milliers de prisonnières qui furent accueillies et soignées « avec intelligence » pendant plusieurs semaines dans un centre de repos. Elle avait pu sortir du camp, différentes notes soigneusement consignées, comme le nom de tous les SS, et celui des compagnes décédées, et elle continua ce travail de recueil d’informations auprès de ses camarades durant tout le séjour en Suède. Si bien qu’elle fut l’une des premières à présenter la terrible réalité des camps dans l’ouvrage intitulé sobrement Ravensbrück, paru dès 1946 qui rassemble des notes et faits observés par les prisonnières. Le deuxième, publié en 1972, confrontait ces observations avec ce qu’avaient écrit ou avoués les SS, notamment les deux commandants du camp. Elle a non seulement décrit mais pensé et expliqué ce qu’elle nomme « le cône concentrationnaire », en vraie scientifique et en femme de cœur, en faisant émerger le vivant de ce terrible vécu.

Vous qui lisez ceci, vous devez faire l’effort d’imaginer des scènes d’épouvante, mais nous qui les vivions, c’est le monde des vivants qu’il nous fallait imaginer pour entretenir cette indignation brulante qui était notre seule force, juste milieu entre la haine aveugle et l’aveugle abandon de soi, cet assoupissement que l’on appelle résignation, auquel l’extrême faiblesse physique n’incline que trop .

En lisant ces lignes on comprend d’où vient l’« indignation » de Stéphane Hessel et pourquoi il nous y invite : c’est une force qui n’est pas portée par la haine et qui, au-delà de la résignation et de l’assoupissement dans lequel on est tenté de stagner, est une question de survie ! »

Jean Zay, l’éternel penseur d’un monde nouveau

Il est intéressant d’évoquer Jean Zay, ancien ministre du Front Populaire à l’Education, en ces heures où l’on ne sait plus affirmer et faire vivre une laïcité apaisée et apaisante ! Voici comme je le présente dans l’ouvrage (page 531):
« Parmi les insoumis du Massilia, plusieurs auront des fins tragiques. La violence se déchaîne contre Jean Zay : Henriot, ministre de l’information du régime de Vichy lance une campagne de presse virulente contre lui comme juif, franc-maçon, antimilitariste, antimunichois et antihitlérien et surtout ministre du Front populaire (à l’Education). Condamné à la déportation à vie, sa peine est muée en internement en métropole, à la prison de Riom en janvier 1941. Il y reçoit des visites de sa femme et de ses deux filles qui sortent à mesure, cachées dans le landau de la petite dernière , les notes qu’il ne cesse de produire, en éternel penseur d’un monde nouveau, préparant les réformes pour la Libération. Le 20 juin 1944, sous les ordres de Vichy, il est extrait de sa prison par des miliciens et lâchement assassiné. » Ces deux filles ont fait don aux Archives nationales de l’ensemble de ses papiers et continuent à témoigner de l’incessante activité créatrice de cet homme. Ainsi lors de l’émission de radio de Daniel Mermet : La-bas si j’y suis : « Jean Zay, quand la Gauche essayait », sur France Inter, le 23 mai 2013.

Pierre Brossolette, le « geyser d’idées »

J’évoque dans mon ouvrage la polémique soulevée en 2013 au sujet de l’éventuelle panthéonisation de Pierre Brossolette (page 537). « […] les clivages qui ont traversé la Résistance viennent jusqu’à nos jours alimenter une polémique pour soutenir ou réprouver cette panthéonisation . Pierre Brossolette est un normalien et journaliste socialiste, entré en résistance dans le groupe du Musée de l’homme, devenu un des dirigeants du réseau Libération, puis responsable du BCRA (Bureau Central de Renseignement et d’Action clandestine de la France libre à Londres). Comme Henry Frenay (du réseau Combat), il s’oppose farouchement à Jean Moulin contre l’entrée des anciens partis politiques dans le CNR. Il milite pour la naissance d’un grand parti de la Résistance apte à conduire une politique sociale ambitieuse et résolue et, à ce titre, il est sur le point de se faire exclure de la SFIO. Alors qu’il s’apprêtait à rejoindre Londres et de Gaulle, il est arrêté sur dénonciation près d’Audierne, après son naufrage au large du Finistère. Ramené sur Paris, reconnu et torturé par la gestapo, en mars 1944, il se jette par une fenêtre ouverte pour échapper au risque redoutable de parler. Peu avant que ne soit signé le programme du CNR qu’il n’aurait pas réfuté. Il envisageait la création d’un nouveau parti de gauche sur lequel il avait beaucoup réfléchi durant ses missions, développant une analyse approfondie et critique du marxisme. Malheureusement ses notes ont disparu lors du naufrage.»
Méditons ce passage d’une lettre écrite à de Gaulle, le 2 novembre 1942 , où il met en avant la question de la conscience, au-delà de celle du mérite et de l’intelligence. Il n’hésitait pas justement d’interpeller de Gaulle de conscience à conscience.

« Nous n’en sommes pas à mesurer les mérites, les talents, l’intelligence et les situations. Ce sont nos consciences qui sont en cause. Et une conscience peut toujours parler d’égale à égale à une autre conscience. »

Missak Manouchian et Olga Bancic au Panthéon ?

C’est bien naturel que notre président ait choisi le jour de la commémoration du 70e anniversaire de l’exécution du groupe Manouchian pour livrer le nom de ceux qu’il a choisi de « panthéoniser », sur proposition d’une commission, et à travers des soutiens de personnalités multiples. Mais cette évidence ne peut masquer une sorte d’étrange absence et une criante injustice… Il y a de la place au Panthéon, pourquoi ne pas avoir ajouté aux quatre élus, Missak Manouchian et Olga Bancic , deux de ces étrangers dont on honore, en ce lieu et en ce jour, justement la mémoire, alors résidents en France et résistants de la première heure, « soldats réguliers de l’armée française de libération » (comme l’écrit Manouchian à son épouse Mélinée dans sa dernière lettre)?
Un homme et une femme, la parité ! Cela intégrerait à travers eux deux groupes humains, parties de la nation, qui ont payé un terrible tribut à la lutte contre le nazisme : les juifs et les communistes ! Nos meilleurs poètes, Aragon et Ferré, ont su les reconnaître et les ont magnifiquement célébrés à travers poème et musique, pour qu’ils restent vivants dans nos mémoires.

Des héros universels et post-nationaux !

Au moment où la jeunesse ukrainienne se fait tuer sur le Maïdan pour défendre des valeurs qu’elle reconnaît dans l’Europe, et dont la France a ardemment porté le flambeau avant de les oublier quelque peu en ces heures où le libéralisme n’a plus que l’économique en épithète, cela aurait eu de l’allure d’intégrer deux figures européennes de la lutte contre l’oppression, un Arménien et une Juive roumaine, dans le temple de la Nation des Droits de l’Homme! Quoi de mieux pour souligner le génie universaliste et sans frontière de la France, et ranimer la flamme de l’intégration nationale puis européenne (une Europe des peuples) mise à mal par les errements de valeurs nationalistes dépassées et « exclusives » ?

Quand aurons-nous à nouveau l’occasion de poser un tel symbole ?

Et pourquoi pas deux héros ordinaires ?

Pour célébrer les héros de la Première Guerre, la Nation avait choisi un soldat inconnu ? En faisant un pas de plus vers l’inclusion et l’universalisme, pourquoi ne pas ajouter aux héros déjà connus, médaillés, célébrés, des héros ordinaires et méconnus, mais qui ont contribué à soutenir la lumière de la conscience de la France en ces heures sombres ? Et pourquoi pas un couple en même temps ? C’est ainsi que j’ai choisi d’honorer dans mon ouvrage, un jeune couple de fiancés, tués séparément mais le même jour d’août 1944, sur les routes de l’Aveyron, par la colonne de soldats allemands qui entamaient leur repli : Pierre, jeune résistant FFI, et Yvette, sa fiancée.
Pierre a été exécuté avec deux de ces compagnons, dont un Arménien (comme Manouchian), et Yvette a été tirée comme du gibier au milieu d’une foule qui fuyait apeurée devant la colonne.

« Ils ont sauvé la France »*

Trois hommes ont-ils pu sauver la France comme l’affirme la stèle des trois résistants ? On pourrait croire à une envolée patriotique démesurée. Mais en réalité, s’ils n’ont pas, à eux seuls, réalisé le sauvetage, ils ont contribué, avec d’autres, à sauver la France de la soumission mortifère dans laquelle elle était engluée. Ils ont effectivement été des sauveurs de la France ! Et sans doute, qu’à sa manière, la jeune Yvette qui a subi la même sauvagerie a voulu accompagner son compagnon dans ce sauvetage.
En astrologie le « sauveur » est représenté par le signe des Poissons (qui est rappelons-le le signe de l’âme de la France), et il s’agit bien de sauver l’âme, non pas seulement leur âme, mais l’âme chaude et éternellement vivante du pays, qui ne fait pas de différence entre ses enfants et pour lequel toutes les âmes, plus ou moins éveillées, forment un continuum. L’âme de la France comprend celle de tous les Français. Et lorsque l’âme de quelques-uns d’entre eux se hisse au plus haut dans le courage et le service, elle contribue à relever l’âme tout entière de la France, à « sauver l’honneur de la France », comme on dit. Les Français, toujours pris dans la dualité du signe des Poissons, entre le pôle négatif et le pôle positif, respectivement le plus bas et le plus élevé au niveau de la conscience, doivent faire jouer cette dualité de façon dynamique, sans séparer les deux pôles comme irréductibles, et sans les maintenir dans une séparativité mortifère entre les bons et les mauvais. Mais cela ne peut rester tiède, dans une sorte de consensus qui ne serait qu’une unité illusoire. C’est pourquoi, en France, les antagonismes sont toujours forts et puissants, mais ils sont généralement porteurs de sens.
On peut considérer une triplicité au niveau d’un pays : la géographie est le corps proprement dit alors que la nation, à travers son histoire et son présent, représente son âme ; son esprit ressort lors des épisodes les plus éclairés de son histoire. On pourrait considérer le nationalisme, comme une somme des émotions et du mental de la population, qui s’érige en personnalité dominatrice et toute-puissante (comme toute personnalité). Le nationalisme allemand érigé en système de domination massive est une monstrueuse et toute-puissante personnalité collective qui est entrée en lutte à mort de domination avec les nations qu’elle a voulu asservir.

Extraits de la page 562 de La Destinée de la France.

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Fanchon Pradalier-Roy
Fanchon Pradalier-Roy

Le 23/02/2014.

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