Bilan 2015 et perspectives 2016

Pour la France et dans le Monde

Pour 2015, je titrai : « Le tournant tant attendu ?
A chacun d’exercer son Autorité au sein d’une situation collective complexe ».

Si 2015 a bien été une année de tournant, il n’était peut-être pas là où on aurait aimé le trouver. Le terrorisme s’est imposé en France, dès les premiers jours de janvier, puis un sombre vendredi 13 novembre. Le Moyen-Orient sombre dans le chaos, les valeurs européennes, enviées du monde entier, ne résistent pas à une crise sans précédent des réfugiés. Partout, les murs et la xénophobie s’affichent sans honte. Seule lumière dans ce sombre tableau : l’Accord de Paris adopté par l’ensemble des 195 parties de la COP21, le 12 décembre 2015.

Avant de dessiner les perspectives pour 2016, faisons le bilan de 2015.

Le marqueur de 2015 : une Nouvelle Lune au solstice d’hiver

Le solstice d’hiver marque le démarrage de la véritable année astronomique. L’an dernier une Nouvelle Lune au degré du solstice d’hiver (occurrence extrêmement rare) désignait 2015 du sceau du « Soleil invaincu », c’est-à-dire de la résurgence de la lumière au cœur même des ténèbres. Les ténèbres sont venues par le terrorisme et le chaos des guerres, au Moyen-Orient et en Afrique, qui ont alimenté les votes xénophobes ; la lumière a surgi à de multiples reprises : par des rassemblements conséquents et des consciences debout, le 11 janvier d’abord, puis en novembre, qui refusent de répondre à la terreur par de la peur et de la vengeance. Mais si le peuple a bien été au rendez-vous massivement, les élites semblent dépassées par la tentation de l’autoritarisme et des extrêmes.
L’accord de la COP21

L’accord le plus important depuis celui de l’ONU du 10 décembre 1948 à Paris

Le 10 décembre 1948, les 58 Etats Membres qui constituaient alors l’Assemblée générale de l’ONU ont adopté à Paris, au Palais de Chaillot, la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Depuis d’autres signataires de la charte sont entrés en jeu et cet accord a une portée universelle tant il fixe un idéal à atteindre pour toute l’humanité (voir dans « La Destinée de la France », partie VI, chapitre 5, « L’Esprit de 45, vers la Déclaration universelle des droits de l’homme », p. 574).
67 ans après, presque jour pour jour, un autre accord à portée universelle est signé à Paris : celui de la COP21. C’est l’aube d’une ère nouvelle, d’une conscience nouvelle (encore le symbole du solstice d’hiver !)…. Même si tout reste à faire. Notons, et ce n’est pas un hasard, que cet accord, comme la charte de l’ONU de 48, a été signé à Paris, qui se trouve une fois de plus à l’avant-garde des avancées du monde.
Le thème de l’accord dévoile les embûches auxquelles il devra faire face et assez rapidement. Le passage redoutable interviendra au printemps-été 2016, juste après que les Nations-Unies l’aient ouvert, en avril 2016, pour une ratification prévue sur un an.

Note pour les astrologues : la Lune progressée arrivera un niveau du Pluton en Capricorne qui tentera d’imposer sa loi. Certains Etats parmi les plus puissants (peut-être les USA en pleine période électorale, avec un Sénat hostile à Obama) risquent de revenir sur leurs engagements. Mais d’ici avril 2017, l’intérêt général et le bien commun devrait l’emporter : Uranus en Bélier et Jupiter en Balance, au double carré de l’axe AS/SC de l’accord, au printemps 2017.

L’ordre mondial de l’après-guerre remis en question

Il n’est pas étonnant que l’ordre mondial qui est advenu à l’après-guerre, en 1945, soit remis en question, car nous venons de passer la soixante-dixième année et un niveau d’évolution supérieur est requis tous les soixante-douze ans : en effet le grand cycle de 2160 ans de précession des équinoxes avance à un rythme de 1° tous les 72 ans. Il est temps pour l’humanité de sortir des règles de partage du monde nées des accords de Yalta et des grands équilibres entre puissances dominantes. Remarquons qu’au printemps 2017, à l’issue de l’année de signature à l’ONU de l’accord de Paris sur le climat, nous fêterons exactement les 72 ans de la Libération. D’où l’importance de cet accord qui marque sans doute les fondations des 72 ans à venir, et donc jusqu’à la fin du XXIe siècle.
Comme je l’ai montré à maintes reprises, nous vivons une période analogique à la Renaissance, mais avec une portée bien plus considérable puisque nous sommes à l’aube de l’ère du Verseau. Plusieurs chercheurs comparent effectivement la période actuelle à la terrible Guerre de Trente Ans qui a ravagé l’Europe à la Renaissance. Ainsi Ian Buruma, auteur de « 1945. Année Zéro », s’explique dans l’article de l’Obs du 23 décembre 2015, intitulé « Les leçons de 1945 » : « Les horreurs auxquelles nous assistons au Proche-Orient me rappellent plutôt la Guerre de Trente Ans (1618-1648), où le fanatisme religieux était attisé et instrumentalisé à des fins politiques par des puissances rivales, en l’occurrence les Bourbons et les Habsbourg. »
Le fanatisme religieux est attisé au Proche et au Moyen-Orient depuis 1945 par les grandes puissances qui n’ont pas fait respecter les résolutions de l’ONU concernant Israël et la Palestine, ni imposé des accords de paix, puis qui ont déstabilisé des pays entiers en intervenant militairement pour défendre leurs propres intérêts économiques plutôt que pour défendre les populations locales, de l’Afghanistan, à la Libye, en passant par le Koweït et l’Irak. Ces interventions de nature néocoloniale n’ont pas échappé aux oubliés de la répartition des richesses. Elles ont importé au sein de chaque nation un climat d’exclusion et de non intégration qui ruine le pacte démocratique et républicain ; particulièrement dans une France qui n’a pas fait la paix avec ses populations issues non seulement de l’immigration mais d’anciennes zones coloniales. Des réponses de nature exclusivement défensive et policière ne font qu’envenimer le problème.

Un nouvel idéal est ardemment recherché !

L’idéal européen de paix né de l’après-guerre s’est enlisé, d’un côté dans le libéralisme économique (et en cela Jean Monnet l’Atlantiste a gagné contre Robert Schuman l’Européen convaincu) et de l’autre côté dans une organisation bureaucratique qui désespère l’humanité en chacun ! L’espace Schengen est mis à mal, ou plutôt il dévoile sa vraie nature qui n’était pas tant de laisser circuler librement des personnes que des biens. On exclut les Roms d’une citoyenneté européenne commune (sous prétexte qu’ils ne partagent pas «nos» valeurs de civilisation), on refuse des réfugiés, et on accueille à bras ouverts des camions de marchandises qui polluent toutes les voies européennes !
Les populations malmenées par la mondialisation craignent la régression des valeurs de l’Europe sociale et la disparition de l’Etat Providence qui ne cesse de reculer devant les forces du marché. La demande de protection est plus à ce niveau économique qu’au niveau policier. Pourtant nos politiques ne se hissent pas à la hauteur de la situation en ne donnant des réponses qu’à ce dernier et bas niveau. Rien n’est proposé à une jeunesse en quête d’idéal dont les plus fragiles se laissent entraîner dans les paradis artificiels de la drogue ou de l’islamisme radical !
Ce que nous avons tendance à nommer guerre de civilisation ne se joue pas, comme on pourrait le croire par facilité, entre deux ou plusieurs civilisations, mais à l’intérieur de chacune. Comme l’a montré Hanna Arendt tous les totalitarismes naissent d’une construction artificielle qui projette le problème chez l’autre, à l’extérieur de soi et de son périmètre de pseudo-sécurité familial, ethnique ou national…. C’est d’abord parce qu’en Europe on a opposé un Nord riche et industrieux à un Sud pauvre et paresseux (avec la tentation de déduire : riche parce que travailleur et pauvre parce que paresseux !) comme la pseudo-résolution de la crise grecque l’a montré (une Grèce qui a du se mettre à genoux devant les puissances financières du Nord), que remontent partout, y compris au Nord, les remugles extrémistes. Par chance, ou malchance, c’est selon, l’afflux des réfugiés a fourni d’autres boucs émissaires à la crise qui n’a pourtant d’autres sources que la répartition inégalitaire des richesses due à la propension des puissants à se les accaparer toutes !

Un appel aux « communs » et au « peuple » !

Sous prétexte d’une guerre des civilisations ou des religions qui nous opposerait à des barbares ou autres sauvages extérieurs, on oublie que le conflit est intra-européen, que nous avons déjà exclu une partie des nôtres de notre espace commun. Pourtant un nouvel idéal du « commun » est en train de poindre autour de pratiques qui regroupent des individus dans un objectif commun, à la manière de la Commune de Paris. Il est ardemment attendu par les générations qui ont 20 ans maintenant et qui ont Neptune et Uranus en Verseau et Pluton en Sagittaire. Si l’idéal (porté par Neptune et Uranus) est faible ou bouché, la base problématique représentée par Pluton reprend le dessus à travers des conflits de nature religieuse (le Sagittaire) !

Ni en France, ni en Europe, ni dans le monde, le politique ne semble être à la hauteur des défis immédiats, sauf peut-être en ce qui concerne le récent Accord de Paris sur le climat.
En France, l’espoir est que le peuple prenne en main son destin, à travers de nouvelles pratiques sociales et politiques. Mais quand ? Faudra-t-il attendre le retour de Pluton dans le Verseau (il y était à la Révolution de 1789 et il y sera à nouveau à partir de 2024-2025) pour une nouvelle et véritable Révolution portée par des intelligences collectives ? La présence d’Uranus en Bélier et en 7 et d’une conjonction Jupiter-Lune en Vierge, à l’Ascendant, de la carte du Ciel de la nouvelle année 2016 pour la France (et également l’Europe à travers la Belgique) pourrait le laisser présager !

En France un peuple remarquable ?

Dans son ouvrage «Crise Mondiale, en route pour le monde d’après, France-Europe-Monde», Franck Biancheri dénonce le manque de vision des élites françaises qui grève l’influence de la France dans ce début de XXIe siècle. Paraphrasant Napoléon et de Gaulle, comparant la France et le Royaume-Uni, il assène : « à l’inverse de ce pays, en France les élites sont souvent médiocres et le peuple remarquable »*.

Espérons un réveil salvateur du peuple de France dont une partie seulement s’est exprimée dans des extrêmes et dont l’autre partie, désespérant de ses politiques et sans doute aussi d’elle-même, s’est mise pour l’heure en sommeil !

Franck Biancheri, Crise mondiale, En route pour le monde d’après, France-Europe-Monde, dans la décennie 2010-2020, Anticipolis éditions, p. 100. In partie VII, chap. 4 de La Destinée de la France : « Sous la pression de la mondialisation et du libéralisme », paragraphe : « La pensée tiède avant de s’indigner à nouveau ».

Une aube nouvelle au Proche-Orient ?

Cette année le Soleil au degré exact du solstice d’hiver s’est levé au Moyen-Orient, le 22 décembre. (C’est-à-dire qu’au moment où le Soleil se levait à l’horizon Est, il était au degré du solstice, à 0° Capricorne). Cela a touché particulièrement la Syrie, le Liban, Israël et l’Egypte, et très précisément la latitude et longitude de Suez, en Egypte, à la sortie du Canal de Suez vers la Mer Rouge. Si l’on suit la symbolique du solstice d’hiver, cela signifie que les ombres ont atteint dans ces zones leur maximum et que la lumière va croître progressivement et graduellement.

Espérons qu’il s’agit d’une aube de paix dans ces zones instables, touchées depuis l’après-guerre par des conflits attisés par les intérêts géostratégiques des grandes puissances.

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Fanchon Pradalier-Roy

Le 01/01/2016.

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