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« Je Suis Charlie »

L’Insurrection des consciences
A l’aube de la nouvelle année, je déposai un article intitulé « 2015 le tournant tant attendu ? ». Je vous invite à le relire au regard des évènements qui viennent de nous frapper ! Nous sommes en train de vivre ce tournant et l’onde de choc part de la France comme un signal d’alarme destiné à réveiller les êtres de bonne volonté tout autour de la Terre ! De partout s’élèvent les lumières des consciences qui s’insurgent contre l’intolérance et se reconnaissent autour de valeurs communes.

Du 11-septembre à « Je suis Charlie »

Le journal Le Monde titrait le 8 janvier : « le 11-septembre français ». La destruction des tours jumelles (le signe des Gémeaux) touche au symbole du commerce mondial, et à l’hégémonie des Etats-Unis dans le domaine, mais aussi, si l’on y regarde de plus près, au symbole du libéralisme économique et, encore au-delà, du capitalisme mondial comme modèle de la prospérité occidentale et de son arrogante domination depuis la fin de l’autre modèle alternatif « communiste », symbolisé par la chute du mur de Berlin.
C’est bien une deuxième onde de choc qui touche le monde entier : cette fois elle part de la France et plus justement de son cœur, Paris, et même encore plus précisément d’une simple salle de rédaction où des êtres étaient en train de concevoir et de créer, comme chaque semaine, un journal satyrique, symbole de la liberté à la française. Le signal vient de la patrie des Droits de l’Homme et il est clair : la liberté est menacée, les valeurs fondatrices non seulement de la République française, mais de la charte des Nations Unies, posant à l’après-guerre un idéal commun à tous les peuples de la Terre, sont attaquées, et il faut réagir. Ici ou là, en France, dans le monde, les consciences s’insurgent, se lèvent et revendiquent : « Je Suis Charlie ». Ce ne sont plus seulement des adolescents exprimant avec leurs briqués allumés et levés leur vénération à quelque idole yéyé, mais des êtres adultes, conscients de leurs responsabilités d’humain et de leur unicité, qui disent NON à l’intolérance et à sa violence, et tiennent bon devant la tentative d’intimidation et de division. Ils affirment « ce que l’on fait à mon frère Charlie, on me le fait à moi ! ». Ils se «reconnaissent » dans une commune humanité symbolisée par « Charlie » et dans ses valeurs fondamentales qu’ils ne veulent pas voir bafouées et qui se résument par la belle devise trinitaire de notre République.

Quel type de conflit vivons-nous ?

Dans l’article sur l’année 2015 j’écrivais : « Se peut-il qu’une guerre beaucoup plus invisible mais à l’issue tout aussi incertaine et capitale soit en cours ? Mais de quelle nature est-elle ? ». Nous pouvons explorer cela à la lumière de ce qui est en train de se passer.
J’ai montré dans « La Destinée de la France » que nous sommes dans une période analogique à la Renaissance, mais d’une portée bien plus considérable car nous vivons un changement d’ère, de celle des Poissons à celle du Verseau, et nous devons intégrer une mutation de paradigme de taille : aller au-delà des valeurs d’accomplissement individuel, séparatif et égoïste, pour s’ouvrir, comme la Terre ne cesse de nous le réclamer, à des valeurs de bien commun. Comme à la Renaissance nous vivons des troubles et des affrontements multiples que l’on pourrait prendre pour des guerres de religion tant les conflits se parent de religieux. Mais, comme à la Renaissance, la religion n’est qu’un voile à des valeurs bien plus fondamentales qui cherchent à émerger de l’ombre des obscurantismes.
Ces valeurs sont déjà là, elles ont nom « Droits de l’Homme » et il ne s’agit pas seulement d’en jouir individuellement et égoïstement dans les pays démocratiques mais de les partager et de les incarner toujours plus en avant dans tous les pays du monde, car elles restent pour la plupart des peuples un idéal commun non encore atteint. Le prix Nobel de la Paix vient d’être décerné, fin 2014, à une jeune-fille pakistanaise, Malala, que les extrémistes talibans ont failli tuer parce qu’elle allait à l’école et milite pour le droit des filles à l’éducation. Cet extrémisme se développe et prospère désormais au sein même de nos démocraties. Car ce ne sont pas des extrémistes venus d’ailleurs qui s’en prennent à nos valeurs, et frappent au cœur même du pays des Droits de l’Homme, mais des enfants perdus de la République qui ont été séduits et gagnés par un idéal fondamentaliste, paré du voile du religieux, et qui a supplanté l’idéal républicain d’intégration. Pourquoi ?

Les enfants perdus de la République

Et si c’était parce que nous avons vendu notre âme aux valeurs bien plus triviales du marché qui a envahi toutes les têtes au point que nous réduisons la véritable crise de civilisation que nous traversons à une simple crise économique pour la résolution de laquelle il n’y aurait qu’un mot d’ordre : austérité. Nos concitoyens d’Europe du Sud en savent quelque chose…. Et notre décidément bien jeune ministre de l’économie se répandait tout récemment dans la presse en dessinant l’idéal « normal » d’un jeune français d’être millionnaire. Il vient de recevoir un cinglant démenti : 1 million c’est la somme qui manquait à Charlie Hebdo au bord du dépôt de bilan ; 1 million c’est la somme que le Ministère de la Culture subitement réveillé de sa cure d’austérité vient d’allouer aux rescapés du massacre ; 1 millions et plus c’est le nombre de consciences qui se sont réveillées et qui ne sont pas prêtes à se rendormir !
Comme l’explique le penseur et psychanalyste tunisien, Fethi Benslama*, ces extrémismes religieux fascinent « des jeunes pleins de haine parce qu’ils sont privés de tout, du savoir comme du pouvoir. Cette haine a grandi dans un contexte mondial particulier : des masses abandonnées par les gouvernements des dictatures stupides et liberticides. Un capitalisme féroce qui a ravagé la planète et dégradé les idéaux des Lumières en Occident. Et un discours identitaire promettant la justice et le salut qui passe par l’annulation de l’autre (le laïque, le chiite, le journaliste, la femme ou l’artiste, etc. ».
Les violences jusqu’alors exportés dans les pays pauvres par le capitalisme mondialisé, font subitement irruption avec ces terroristes dans nos salles de rédaction : qu’allons-nous en faire ? Resterons-nous réveillés, ou bien continuerons-nous à fermer les yeux ?

*Il décrypte la barbarie des terroristes islamistes, dans un article intitulé : «Les égorgeurs, inversion de l’Islam », de l’Obs du 27/11/2014, propos recueillis par Sara Daniel.

2015 dans la symbolique du solstice d’hiver

Le passage de l’ombre à la lumière invaincue

Comme nous l’avons vu dans l’article de prospective sur l’année 2015, celle-ci a commencé de façon tout à fait inhabituelle et rare dans l’énergie d’une nouvelle Lune à 0°01, quasiment à l’heure du solstice d’hiver, le 22 décembre. Cela advient une fois tous les 19 ans à 0,5° près, mais moins d’une fois par siècle à 0°01 près comme c’est le cas cette fois. Et la pleine énergie s’en est exprimée à la Pleine Lune du 5 janvier. Les évènements du 7 et 8 janvier se situent dans l’énergie de cette pleine Lune.
La symbolique du solstice marque toutes les civilisations humaines depuis l’aube de l’humanité : on le célèbre comme le retour de la lumière et le symbole de la victoire de la lumière sur les ténèbres, le retour du « Sol invictus », comme on le nommait à Rome : le Soleil invaincu. A partir de là, en effet, les journées recommencent à croître et avec elles la lumière. Cette fête traverse toutes les cultures et toutes les religions, si bien que l’on fête la naissance du Christ à une date proche, mais approximative du fait des décalages pris par les différents calendriers. Le début de chaque année civile devrait être ce jour-là, ou bien celui des équinoxes (quand les jours sont égaux aux nuits) comme l’avaient décidé les révolutionnaires français qui avaient choisi l’an 1 de la République à l’équinoxe d’automne 1792.
L’année 2015 initiée par une Lunaison solsticiale exceptionnelle marque sans doute un formidable passage symbolique de l’ombre à la lumière : face à l’assaut ténébreux du terrorisme, les lumières de la conscience se sont allumées partout sur Terre, et se déclarent invaincues pour ne pas dire invincibles.

Le tournant tant attendu ! 2015 l’écho de Mai-68

Après l’insurrection étudiante, l’insurrection des consciences

Alors que nous sommes dans la période des 2 derniers carrés croissants entre Uranus et Pluton qui marquent, de 2012 à 2015, le tournant du cycle de ces deux planètes débuté en 1966 (qui a vu les évènements de Mai-68), voici enfin le tournant tant attendu, l’écho de Mai-68 qui ne pouvait pas ne pas advenir. On ne savait pas comment cela surgirait. J’avais pensé à des insurrections populaires, en Grèce ou en Europe du Sud, face à l’entêtement des politiques d’austérité économiques tellement inhumaines qui pèsent sur les plus faibles. Mais c’est à la fois plus subtil et plus radical : c’est une insurrection des consciences qui se mettent debout et déclarent leur commune humanité et ses valeurs invaincues.
Et c’est tellement limpide : Charlie Hebdo et sa fine équipe d’humoristes irrévérencieux et libres sont les enfants de Mai-68. Alors que depuis quelque années des cassandres bien en chaires politiques, littéraires ou médiatiques (chacun les reconnaîtra) se répandent sur les prétendus désastres engendrés par la pensée libertaire et droit-de-l’hommiste de Mai-68 censée entraîner notre peuple dans le mal, le déclin, et même le suicide, voilà que la disparition violente de ces enfants de Mai-68 vient nous rappeler les valeurs dont ils étaient porteurs et qu’ils étaient parfois bien seuls à défendre, même maladroitement et à l’excès. Ils les ont défendu jusqu’à la mort… On ne meurt pas de rire, mais on peut mourir de faire rire !
Nous ne sommes pas dans le Kivu, ni en Syrie, nous ne vivons par une guerre entre des civilisations, ni une guerre de religions, ni une guerre civile, mais nous vivons l’émergence d’une nouvelle civilisation de fraternité, joyeuse et partageuse, qui a pointé son nez en Mai-68 et qui refait irruption dans nos vies à l’occasion d’une tragédie, comme une démonstration par l’absurde ! Mais attention c’est du sérieux, cette fois nous ne sommes plus les étudiants de Mai-68 qui découvraient avec insouciance la liberté d’aimer et de vivre, nous sommes devenus des adultes conscients et responsables, garants des libertés et de l’unité non seulement de la République mais aussi de notre commune humanité ! Quel chemin ! Maintenant que nous sommes réveillés, il va falloir regarder plus loin que le bout de notre nation respective et sortir une à une les âmes en peine de l’exclusion !

Pourquoi cela part-il de la France ?

La République symbole d’unité – L’esprit de résistance symbole de liberté et de fraternité

Si la démocratie est symbole de liberté, elle est aussi le symbole d’un espace où chacun agit et vit à sa guise, et elle donne plus l’image d’une diversité que d’une unité. Tandis que la République est le symbole de l’unité des peuples qui l’adoptent. La constitution de notre si décriée 5ème République se raccorde en préambule aux Droits de l’Homme et affirme dès le premier article son indivisibilité et les principes fondamentaux suivants qu’il n’est pas inutile de rappeler :

« La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée. La loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales. »
Par ailleurs, j’ai montré comment l’esprit de résistance avait marqué et même « sauvé » la France qui n’a pas perdu son âme dans une collaboration totale et honteuse avec le fascisme nazi. Quelques hommes et femmes seulement (à peine plus de 200 000) ont sauvé l’honneur et plus encore : ils ont permis, sous la houlette de de Gaulle, la bannière de la croix de Lorraine, et le travail du Conseil National de la Résistance (dont le dernier membre vient de disparaître), de sortir le pays de l’ornière et de pauser les bases d’un état social et solidaire, que l’on n’a cessé de démanteler depuis lors au nom de la libre concurrence et de la pensée.
Les martyrs de Charlie Hebdo sont nos héros, comme l’affirmait dès le premier jour le président Hollande. A l’image des martyrs de la Résistance, ils méritent toute notre vénération et même, pourquoi pas ?, une panthéonisation comme l’avançait de façon touchante et avec ferveur la compagne de l’un deux, Jeannette Bougrab. Oui ce sont nos héros, mais en se reconnaissant en eux, en affirmant « Je Suis Charlie » nous sommes aussi des héros. Alors sachons rester à la hauteur où nous avons hissé notre conscience à cette occasion (avez-vous remarqué combien chacun tout d’un coup semble plus intelligent, plus humain, plus vivant, moins langue de bois ?) et tissons les bases d’un nouveau vivre ensemble partout sur cette Terre que nous devons respecter comme un bien commun !

Comme une toile de lumière

Ces consciences éclairées et unies, tissent une toile de lumière tout autour de la Terre, et marquent l’avènement d’une nouvelle conscience que l’on pourrait qualifier de « christique », non pas au sens chrétien et religieux du terme, mais au sens du niveau vibratoire et énergétique.

Une marche a été franchie, peut-être avons-nous atteint le seuil de réveil des consciences prévu par « La Prophétie des Andes », et que l’on nomme, en science, le seuil du centième singe ?…. Quoi qu’il en soit, cet évènement fera date et marquera certainement l’avènement de l’ère du Verseau.

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Fanchon Pradalier-Roy
Fanchon Pradalier-Roy

Le 10/01/2015.

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